Entretien : Reda Kateb raconte son passage derrière la caméra

Publié le par Constance Bloch,

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“Ce cliché du vertige de la page blanche, je l’ai vraiment”

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“Sur ce tournage, ça a été de la joie du début à la fin”

K | Est-ce que tu aurais envisagé porter cette histoire sur un long format ?
Non. Pour moi, il y avait matière à conter une histoire sur cette durée-là. C’est comme écrire un roman ou une nouvelle. J’avais vraiment envie d’être dans un format court. Il y a trop de courts métrages qui se font avec l’idée de faire un long derrière et moi j’ai voulu le faire pour le faire. Si un jour j’ai envie de faire un long ce sera une autre histoire, mais j’aurai le temps d’y réfléchir. Ça me donne envie, mais je n’ai rien sous le bras pour le moment.
K | Pendant le tournage, tu as eu des réflexes appris au contact des réalisateurs avec lesquels tu as travaillé ?
Oui. D’être dans une énergie tenue, à la fois fiévreuse et qui respire en même temps, dans laquelle les gens n’ont pas peur de donner des idées, même si elles sont à côté, dans laquelle chaque heure est importante mais constitue aussi une heure de plaisir… C’était important pour moi que les gens soient heureux de leur journée, encore plus parce que c’est un court et que l’équipe n’était pas payée. Je pense que le film s’imprime de tout ce qu’il y a autour, de la manière dont il est fait.
K | Est-ce que c’était un rêve de réaliser un film pour toi ?
Oui, c’était un rêve que j’avais mis en sourdine pendant un moment d’une part à cause de cette timidité avec l’écriture, de l’autre à cause de mon rythme d’acteur ; j’étais embarqué dans un rythme assez frénétique qui ne laisse pas beaucoup de place pour imaginer d’autres histoires que les histoires qu’on a à jouer. Mais j’en avais très envie. Tout s’est accéléré quand mes producteurs ont dit : “Banco, on le fait” et que la machine a commencé à se mettre en route. Je ne pouvais plus reculer et dire : “Oh non, je suis timide.” Il fallait y aller et c’est tant mieux, parce que ça a débloqué quelque chose.
K | Quel est ton meilleur souvenir de tournage ?
Sur ce tournage ça a été de la joie du début à la fin. Mais si je devais garder un souvenir, je pense que ce serait la fin du tournage, parce que c’était fait quoi ! On a fini par la dernière scène du film, on courait un peu après la lumière car le jour était en train de tomber. Il y avait un peu de magie à ce moment-là.
K | Tu as demandé à Ryan Gosling, membre du groupe Dead Man’s Bone, un de ses morceaux pour le générique de fin ?
Oui, j’ai toujours imaginé cette fin avec cette musique.

K | D’ailleurs, tu écoutais ce qu’il faisait, avant ça ? 
J’ai découvert sa musique après l’avoir rencontré, mais j’ai adoré cette chanson de crooner assez douce, avec le chœur des enfants derrière qui est comme un écho de toute cette après-midi et de tout ce que ces types ont vécu avec ces enfants… ça faisait vraiment sens pour moi. Et puis j’aime les plans de deux personnages qui partent sur une route, qui vont sortir du champs et continuer leur histoire pendant qu’on reste posé là. J’aime les fins ouvertes.
Propos recueillis avec Louis Lepron.

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