Pourquoi Banksy est-il ravi de voir sa fresque de la Saint-Valentin vandalisée ?

Publié le par Lise Lanot,

© Banksy

Un acte qui pose la question de la légitimité artistique.

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Quelques jours seulement après l’apparition d’une nouvelle œuvre de Banksy à Bristol, celle-ci a été vandalisée. La fresque, dévoilée pour la Saint-Valentin, représentait une petite fille munie d’un lance-pierre, et à l’origine d’une explosion de fleurs rouges. Il y a quelques jours, un tag rose a recouvert la petite fille de la mention “BCC WANKERS” [“BCC branleurs”, N.D.L.R.]. Le message, souligne le quotidien britannique The Independent, serait adressé au Bristol City Council, le conseil municipal de la ville.

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Les propriétaires du bâtiment et les internautes ont eu vite fait de partager leur déception et leur mécontentement. Mécontentement d’autant plus assumé que la propriétaire, Kelly Woodruff, avait à peine attendu quelques heures après la découverte de l’œuvre pour exprimer sa volonté de la protéger à tout prix :

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“On veut vraiment préserver l’œuvre, mais ça commence à nous donner mal à la tête. La première chose à faire est sans doute de poser une plaque de plexiglas pour la protéger et que tout le monde puisse en profiter quand même. Ensuite, on essaiera d’avoir de l’aide de la part de professionnels. Ça a vraiment été une journée mouvementée, de nombreuses personnes sont venues et on veut qu’elles continuent de venir.”

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Ce sont bien les seul·e·s à s’inquiéter puisque Banksy s’est manifesté sur son compte Instagram, assurant qu’il était “plutôt content que la fresque de Barton Hill ait été vandalisée” : “Mon dessin original était beaucoup mieux…” Afin d’appuyer ses propos, l’artiste a partagé quelques images de ses croquis.

Il n’y a rien de très étonnant dans le fait que Banksy ne s’émeuve pas de cet acte, étant donné que lui-même a déjà sciemment détruit ses œuvres (rappelons sa Balloon Girl passée à la broyeuse lors d’une mise aux enchères chez Sotheby’s) et qu’il ne crée qu’à destination de l’éphémère urbain.

Comme il le rappelait à l’été 2018 dans une publication Instagram, il n’est également “pas le mieux placé pour [se] plaindre de personnes qui affichent des images sans permission”. Après tout, quelle différence y a-t-il entre un tag de Banksy et celui d’anonymes revendicateurs ? Excepté la renommée de l’artiste (et sa valeur marchande), quelle est la limite entre ce qu’on considère être du vandalisme et ce qu’on considère être de l’art ?

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Les résident·e·s de Barton Hill seraient-ils aussi peiné·e·s si une fresque, toute aussi belle et poétique, avait été recouverte ? Pas d’inquiétude dans tous les cas, ce n’est pas ce tag qui devrait pousser Banksy à arrêter de recouvrir les murs du monde de ses dessins sensibles ou politiques.

“Nouveau #Banksy vandalisé. Mais quel est le problème des gens ?”

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