Si l’on pense reconnaître son visage, c’est sûrement parce qu’il apparaît régulièrement en unes des magazines de mode. Pourtant, Cindy Bruna pénètre dans nos studios pour un tout autre sujet : son enfance sous l’emprise d’un beau-père violent, et le quotidien de sa mère, victime de violences conjugales.
Dans un ouvrage publié aux éditions HarperCollins, la jeune femme retrace les quinze années durant lesquelles l’homme violent intervient dans sa vie.
Cindy a 3 ans lorsqu’il franchit le pas de la porte. De cette rencontre, elle garde un sentiment de perfection, l’arrivée d’un homme souriant dans la vie de sa mère. Pourtant, à partir de l’emménagement du couple, la situation se dégrade et les premiers signes de violence et d’emprise s’immiscent dans le quotidien de la famille recomposée.
Cindy Bruna évoque des épisodes de “lune de miel” : dans ces situations, son beau-père ne montre aucun signe de violence. Mais ce semblant de quiétude vacille sans cesse : chaque geste et parole, Cindy les calcule afin de ne pas soulever la colère de cet homme. Il force sa mère à travailler dans son entreprise afin de refermer un peu plus son emprise sur elle. Il détourne son courrier, la met plusieurs fois à la porte, l’obligeant à dormir dehors. Cindy mentionne ces violences psychologiques, économiques, mais également sexuelles.
Avec sa sœur de quelques années son aînée, elle tente de protéger sa mère, comme en veillant, les soirs où son beau-père rentre ivre au milieu de la nuit, afin d’être sûres qu’il ne s’en prendra pas à elle.
Jusqu’à un ultime épisode de violences physiques qui conduira sa mère à l’hôpital et provoquera la fuite de son beau-père, Cindy assiste et subit l’emprise de cet homme.
Co-victime de ce foyer conjugal violent, témoin de tous les agissements, Cindy Bruna insiste : la culpabilisation des victimes, le questionnement du “pourquoi es-tu restée” n’a pas lieu d’être dans un environnement d’emprises multiples.