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Victime de vagues de cyberharcèlement, la streameuse Ultia porte plainte

Victime de vagues de cyberharcèlement, la streameuse Ultia porte plainte

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Source : Twitch/Ultia

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Par Konbini

Publié le

"Je me dis que c’est infini, que ça ne se terminera jamais."

Le cauchemar a commencé au ZEvent 2021 pour la streameuse Ultia. Durant l’événement caritatif retransmis sur Twitch, le streamer Inoxtag accueille une jeune femme en live devant plusieurs centaines de milliers de personnes. Durant cette séquence, le streamer enchaîne remarques et “blagues” sexistes vis-à-vis de son interlocutrice, qui ne parle pas français.

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Depuis, Ultia vit un enfer. Malgré le fait que Inoxtag ait lui-même admis ses fautes auprès d’elle (en live), la streameuse a subi des vagues de harcèlement incessantes sur les réseaux, et en particulier Twitter. Comme elle explique dans un entretien vidéo pour le site d’informations Mediapart, chaque événement” était une occasion pour de nombreuses personnes de la cyberharceler.

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Menaces de mort, de viol, insultes ou montages pornographiques, la violence des propos à l’encontre d’Ultia a atteint un degré de gravité inimaginable. Récemment, c’est la streameuse Maghla qui avait pris la parole pour dénoncer les violences quotidiennes que subissaient les femmes sur la plateforme Twitch. Ses déclarations avaient entraîné un effet de libération de la parole, de nombreuses streameuses avaient ainsi révélé les horreurs de cyberharcèlement, chantage et d’intimidation qu’elles recevaient.

Il y a un peu plus d’une semaine, c’est en marge du Eleven All Stars, un match de football organisé par le streamer Amine, que Ultia a été à nouveau victime d’une vague de cyberharcèlements bien que n’ayant aucun lien direct avec l’événement.

Ultia explique avoir joint à sa plainte déposée des milliers de messages récupérés sur les trois dernières semaines, provenant de plus de “4 000 comptes Twitter bloqués“. La streameuse explique aussi avoir été obligée de s’autocensurer en et de renforcer la modération sur les chats pour éviter de nouvelles vagues de cyberharcèlement.

“J’ai l’impression qu’on crie toutes à l’aide et que personne ne nous écoute.”

La streameuse pointe du doigt aussi la passivité de Twitch. En effet, la plateforme de streaming enjoindrait seulement les streamers à modérer leur chat, sans aucune réelle obligation.

Après le cri d’alerte lancé par Maghla, plusieurs streameuses ont été reçues, en novembre dernier, par Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.

Toujours pour Mediapart, Ultia explique avoir assisté à cette réunion et évoque aussi les difficultés qu’elle et ses consœurs rencontrent pour être entendues : “Sur les 7 personnes qui ont porté plainte [7 streameuses dont Ultia, ndlr.], 100 % ont rencontré des difficultés et ont fini classées sans suite“.