Un youtubeur a gagné contre ses “strikes” de copyright et cela pourrait profiter à tout le monde

Un youtubeur a gagné contre ses “strikes” de copyright et cela pourrait profiter à tout le monde

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Par Pierre Bazin

Publié le

De nouvelles règles pourraient naître pour aider les vidéastes.

Mark Fitzpatrick est un youtubeur américain passionné de mangas et d’anime. Sur sa chaîne Totally Not Mark, il vient d’annoncer qu’il avait gagné une bataille contre le studio d’édition Toei Animation. Mark explique avoir reçu plus de 150 réclamations sur les vidéos de sa chaîne pour des infractions du droit d’auteur en décembre dernier. Tous ces “strikes” concernent des vidéos de critique de mangas ou d’anime, contenant des courts extraits.

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À l’époque, Mark semblait vouloir “s’éloigner du milieu”, dépité par la situation. Mais il a été entre-temps contacté officieusement par “quelqu’un de haut placé chez YouTube” via Discord. Ce dernier lui explique que les conflits entre la plateforme et Toei ne datent pas d’hier. Les studios veulent en effet aller plus loin que les simples “strikes” qui démonétisent déjà les vidéos : ils souhaitent retirer de la plateforme les contenus liés à ces 150 avertissements d’infraction au copyright.

Fitzpatrick explique ainsi à nos confrères de Kotaku que YouTube aurait refusé d’honorer la demande de Toei tout en exigeant de plus amples justifications à propos des infractions au copyright signalées. La plateforme a, en effet, une politique “d’utilisation équitable” en matière de droits d’auteur supposée garantir une certaine protection aux créateurs de contenus face aux ayants droit.

Toei aurait ignoré les demandes et serait passé par l’outil de signalement automatisé pour faire supprimer 150 vidéos de la chaîne Totally Not Mark. Finalement, les studios finiront par fournir une liste “totalement arbitraire” – pour reprendre les mots du youtubeur – de 86 vidéos qu’ils exigent de voir disparaître de la plateforme. Le vidéaste refuse, là encore.

Une nouvelle règle… ou une application enfin effective ?

Depuis, Fitzpatrick a pu reprendre le contrôle de sa chaîne et ses vidéos, mais il estime ne pas être encore à l’abri de plus amples problèmes. Il explique ainsi qu’une action en justice via la législation japonaise, “beaucoup moins souple” sur les questions de copyright, pourrait lui faire perdre définitivement cette guerre juridique.

C’est là qu’intervient une mesure inédite. YouTube a proposé au vidéaste la possibilité de supprimer les vidéos uniquement sur la version japonaise de YouTube. Cela permettrait de se protéger des lois plus strictes du pays du Soleil levant, tandis que son public américain, majoritaire, pourrait encore regarder ses contenus.

Le sujet des droits d’auteur sur YouTube est très complexe. À mesure que les ayants droit débarquent sur la plateforme, les contenus des vidéastes se font démonétiser en masse. Lorsqu’on ajoute la multitude de législations internationales qui s’entrecroisent, on obtient un paysage juridique chaotique et presque incompréhensible.

Ce genre d’action pourrait ainsi profiter à d’autres vidéastes, comme l’explique Fitzpatrick à Kotaku, lui qui n’aspire qu’à une “meilleure collaboration entre les éditeurs et les créateurs de contenus”.

De son côté, YouTube a précisé au magazine que cette possibilité de supprimer les vidéos dans quelques pays seulement n’était pas nouvelle. Toutefois, l’utilisation de cette règle pour permettre de protéger les vidéastes victimes des infractions relatives au droit d’auteur d’un pays spécifique est, elle, inédite.

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