En 2006, Game Freak avait eu la bonne idée de dévoiler un jeu Pokémon en dehors des clous de la franchise. Pas une première en somme, puisque la firme avait déjà sorti la série Stadium, les jeux de cartes ou encore les jeux de pinball. Mais rien de comparable à Donjon Mystère : équipe de secours bleue et rouge.
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Nous étions face à un excellent donjon RPG, sorte de jeu stratégique au tour par tour, un peu basique mais hyper plaisant. Plus que pour son gameplay, les fans ont adoré se retrouver dans la peau d’un Pocket Monster et de trouver autant de profondeur à ces petites créatures qu’on utilise habituellement pour se battre.
Autant dire qu’un remake pour Switch n’était clairement pas une mauvaise idée. Est-ce réussi pour autant ?
Très beau, mais fort peu original
Pour ceux qui n’auraient jamais mis la main dessus, vous êtes un humain qui se réveille un beau matin, sans se souvenir de quoi que ce soit, dans le corps d’un Pokémon – choisi au préalable par une série de questions un peu farfelues.
Vous rejoignez alors, un peu sans le vouloir, une équipe de secours qui vient aider les Pokémon en détresse, tout en essayant de comprendre ce qui vous est arrivé, retraçant les origines d’une légendaire prédiction.
Comme on vous le disait, c’est un remake – un vrai remake, qui reprend un à un tous les éléments de l’intrigue, de gameplay. Cela veut dire que les fans de la première heure vont adorer, que les néophytes peuvent y trouver leur compte et que ceux qui n’ont jamais adhéré à Pokémon n’y adhéreront pas plus… puisque c’est exactement le même jeu.
On exagère. Graphiquement, le travail de lifting est très propre, très beau, tendant vers une forme de cell-shading pas exagérée et très douce, avec un côté crayonné et coloré très apaisant. On le ressent surtout pendant les cinématiques, qui sont vraiment sublimes.
Le manque d’ombre donne l’impression d’une platitude omniprésente qui dérange un peu au début… mais on passe vite outre. Il faut rendre à César ce qui est à César : il s’agit d’un très beau remake. Reste que, comme ça peut être parfois le cas sur cette console, le rendu est au final plus agréable et joli sur un petit écran que sur un grand.
Malgré tout ça, l’aventure est identique à la première, autrement dit assez bavarde et répétitive. Il y a deux fois plus de phases de dialogues que de jeu à proprement parler. C’est le charme de la série, vous me direz – et vous aurez raison. Cela rajoute une réelle profondeur à tous ces Pokémon qu’on adore depuis tant de temps. Mais retravailler et raccourcir certaines phases et phrases aurait pu être une sage décision.
Le gameplay peut sembler également redondant, surtout lorsqu’on galère. Avec des donjons de plus en plus longs et un manque cruel de checkpoints, cela se fait ressentir plus ardemment qu’auparavant. Cela dit, difficile de le reprocher à une franchise qui s’est construite sur un gameplay précis constitué de combats au tour par tout depuis toujours et qui n’y a jamais dérogé.
Peut-être que ce sentiment vient aussi du fait que certains défauts n’ont été réglés dans cette version, comme ces mouvements qui manquent cruellement de fluidité, par exemple, ou dans les petits donjons avec les embouteillages de Pokémon.
N’omettons pas les nouveautés, qui font du bien : le fait que le jeu nous conseille les Pokémon les mieux adaptés à un donjon, le système de déplacements et l’automatisation des capacités, ainsi que la simple idée d’une équipe de secours, font que tout cela reste une aventure agréable – en tout cas, plus agréable qu’avant !
Enfin, si la campagne peut se finir assez rapidement, Donjon Mystère jouit d’un très long post-game, avec une flopée de donjons facultatifs à faire en plus pour finir le jeu à 100 % et qui complète bien cette histoire, qui reste, soyons réalistes, excellente et très intelligente.
Résultat : C
Ce qui est cool :
- L’univers visuel, très bien retravaillé
- De manière générale, c’est franchement très beau
- Quelques nouveautés intéressantes
Ce qui est moins cool :
- Un remake un peu trop facile
- Les dialogues, toujours aussi lourds
- On s’ennuie un peu vite, non ?