Cela ne fait même pas 14 mois que Stadia, la plateforme de streaming de jeux de Google, a été lancée. Ce qui, aux yeux de la firme, s’annonçait comme une grande révolution dans la manière de consommer des jeux vidéo n’a pas rencontré les résultats espérés.
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Prix trop élevés, promesses non tenues, nécessité de payer les jeux une seconde fois sur Stadia ou tout simplement des joueurs et joueuses qui ne sont pas encore prêts à abandonner le hardware (le support physique, c’est-à-dire les consoles, le PC)… les raisons de cet échec partiel sont nombreuses.
Google a décidé de repenser intégralement son arrivée dans le gaming et va procéder à de nombreuses restructurations. Sur le blog officiel de la firme, Phil Harrison, vice-président et directeur général de Stadia, a publié une note annonçant les futures ambitions pour la plateforme. Désormais, cette dernière se deviendra uniquement le “réceptacle” de jeux.
Google avait en effet souhaité initialement créer, développer et produire ses propres jeux, donnant ainsi des exclusivités à sa plateforme. Mais cette annonce n’a pas rencontré le succès escompté et Phil Harrison explique que le développement de jeux relève désormais du passé :
“Créer les meilleurs jeux de sa catégorie à partir de zéro prend de nombreuses années et des investissements importants, et ce coût augmente de façon exponentielle. […] Compte tenu de notre volonté de nous appuyer sur la technologie déjà éprouvée de Stadia et d’approfondir nos partenariats commerciaux, nous avons décidé de ne pas investir davantage dans l’apport de contenu exclusif de notre équipe de développement interne SG&E [Stadia Games and Entertainment, les studios initialement créés pour Stadia, ndlr], au-delà des jeux prévus à court terme.”
En sous-texte, comprenez : “Développer des jeux ne rapporte pas assez et ne va pas assez vite, donc nous laissons ce travail aux autres studios déjà en place.” Dans les faits, cette annonce fait peser beaucoup d’inquiétudes quant à l’avenir de ces jeunes studios et de ses employés.
Le magazine Kotaku estime ainsi que 150 postes pourraient être impactés par cette décision et que les projets de jeux qui devaient initialement sortir en 2021 seraient annulés. En revanche, les jeux prévus cette année devraient normalement sortir sur Stadia.
De son côté, Google affirme que “la plupart” des développeurs se verront attribués de nouveaux postes au sein de l’entreprise. Mais Jade Raymond, célèbre conceptrice de jeux vidéo qui avait quitté Electronic Arts pour prendre la tête de SG&E en 2018, a “décidé de quitter Google pour poursuivre d’autres ambitions”.
La plateforme Stadia continuera donc bien d’exister. Google a simplement décidé de revoir ses ambitions à la baisse et de ne pas se disperser sur la production des jeux. La firme souhaite désormais se concentrer à devenir une référence pour les éditeurs et studios de développement existant, ses “partenaires commerciaux”.
Elle prévoit ainsi d’offrir sa technologie Stadia de streaming de jeux aux éditeurs à travers le monde pour s’imposer comme une nouvelle référence dans le développement et la commercialisation des jeux vidéo. “Nous pensons que c’est la meilleure façon de faire de Stadia une entreprise durable à long terme qui contribue à la croissance de l’industrie”, conclut ainsi le directeur général Harrison.
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