Pour empêcher ses ados d’aller sur Internet, il coupe la connexion… de tout son village

Pour empêcher ses ados d’aller sur Internet, il coupe la connexion… de tout son village

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Par Julie Morvan

Publié le

Autant dire qu’il s’est littéralement brouillé avec tout le monde.

Avec ses quelque 968 habitant·e·s, Messanges est une petite commune des Landes tout ce qu’il y a de plus tranquille. Voire un peu trop tranquille : jusqu’à il y a peu, il y était impossible d’accéder aux services de téléphonie et d’Internet entre minuit et 3 heures du matin. L’Agence nationale des fréquences en France (ANFR) a mené l’enquête et l’explication est simplissime : lassé de voir ses enfants passer des nuits blanches sur Internet, un père de famille a décidé de faire l’acquisition d’un brouilleur d’ondes…

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Solution aussi radicale que disproportionnée. Si les ados ont bien été privés d’Internet, il en a été de même pour tou·te·s les Messangeot·te·s. Dans son enquête intitulée “Les dents, le brouilleur et au lit !”, l’ANFR revient sur les détails de cette étrange histoire.

Tout a commencé lorsqu’un certain opérateur de téléphonie mobile s’est plaint d’un brouillage de ses bandes de fréquences mobiles sur l’ensemble de la commune une fois la nuit tombée. Le service régional de Toulouse de l’ANFR s’est emparé de l’affaire. “Alors que minuit venait de s’afficher sur sa montre, notre agent, au pied du site radio de l’opérateur mobile qui s’était plaint, scrutait l’écran de l’analyseur de spectre de son véhicule-laboratoire”, narre le billet de blog.

Les résultats du spectre ont permis d’identifier l’objet du crime : un brouilleur d’ondes. Et pas n’importe lequel : un multi-bandes, redoutablement efficace sur la téléphonie mobile et le wi-fi. Si puissant qu’il privait de connexion la famille à proximité, mais aussi les voisins, la commune et même celle d’à côté. Un petit entretien matinal avec l’auteur du méfait, un père de famille soucieux de la qualité de sommeil de ses ados, a permis de rétablir le réseau dès le lendemain.

D’autant plus que la sanction du père s’est retournée contre lui : en utilisant un brouilleur, ce dernier risque jusqu’à six mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende… sans compter le paiement de 450 euros, montant de la “taxe d’intervention” de l’ANFR. Morale de l’histoire : si vous voulez bloquer des ondes, prenez garde à ne pas en attirer de mauvaises.

Vous vous êtes déjà fait (em)brouiller sur Internet ? Racontez-nous en écrivant à : hellokonbinitechno@konbini.com.