OnlyFans, c’est la nouvelle capitale du porno en ligne. La plateforme où l’on paie pour s’abonner à des créateurs, qui partagent la plupart du temps du contenu réservé aux plus de 18 ans, est devenue le plus populaire des réseaux sociaux “premium”, depuis son lancement en 2016 depuis l’outre-Manche.
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Le confinement a fait détoner encore plus fort la popularité du site, portant à 20 millions son nombre d’inscrits. Une période de pain béni pour le site de pornos livrés directement du producteur au consommateur : les clients étaient isolés et bloqués à la maison, tandis que des centaines de créateurs potentiels se sont retrouvés au chômage. Même Queen B en a rajouté une couche en claquant une dédicace au site dans l’un de ses sons.
Au total, selon Thomas Stokely, l’une des têtes pensantes du site, les inscriptions ont augmenté de 50 % en avril, avec une moyenne de 200 000 nouveaux utilisateurs toutes les 24 heures et 7 000 à 8 000 nouveaux créateurs tous les jours, nous apprend BuzzFeed. En un mot, le porno ne connaît pas la récession. En revanche, les créateurs de contenu X en ligne, eux, subissent toujours les foudres des haters.
Avalanche de haine contre Polska
Ce mardi 10 août, Polska, une créatrice française populaire sur OnlyFans et Instagram, a publié sur Twitter une capture d’écran de ses revenus : plus de 8 000 euros engrangés en un peu plus d’un mois sur la plateforme.
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Un chiffre impressionnant, c’est évident, mais qui ne justifie en aucun cas l’avalanche de haine et d’insultes misogynes balancées à tort et à travers depuis ce matin, en raison de l’énormité de la somme. L’insulte qui revient le plus souvent, c’est évidemment “pute”.
Une insulte vite lâchée, sous couvert de la tranquillité relative et de l’anonymat des réseaux sociaux, mais aussi deux débats un brin plus profonds : celui du porno que choisissent les utilisateurs et celui de la liberté des travailleuses du sexe.
Choisis ton porno
Il est évident que sur les milliers de critiques adressées à Polska, beaucoup sont émises par des consommateurs de porno. Qui ne l’est pas ? La question est de savoir comment on le consomme et sur quelles plateformes.
En mars dernier, Pornhub, le plus populaire des sites de vidéos X à la demande, a à nouveau été critiqué pour son laxisme vis-à-vis des vidéos non consenties. Entre soupçons de proxénétisme, actes non consentis et business obscurs, le moins reluisant, mais tout aussi connu dans l’Hexagone, site Jacquie et Michel traîne aussi son lot de critiques. Plus largement, des ex-actrices comme Ovidie ou Mia Khalifa ont critiqué l’exploitation des femmes par les grands studios de production. En somme, l’industrie du porno est énormément décriée, en particulier du côté de la Silicon Valley.
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Et si OnlyFans était, au moins en partie, une réponse à ça ? Les défenseurs du site mettent en avant la maîtrise qu’ont les créateurs et les travailleurs du sexe sur leurs contenus, les sommes empochées et leurs propres conditions de travail. En temps de confinement, ça a aussi été une réponse à l’épidémie de chômage dans le monde entier, comme en témoignent des créateurs sur Vice, Elle ou même la BBC. Pour les utilisateurs, les consommateurs, c’est quoi qu’il en soit une manière de payer directement le créateur et non de rémunérer une multinationale aux pratiques discutées. Leur corps, leur choix. Nos tunes, nos choix.
De l’autre côté du spectre, les critiques sérieuses de “l’affaire OnlyFans” affirment que ce site n’apporte rien à l’émancipation des femmes dans l’industrie du sexe. Par la pression de répondre aux attentes des abonnés, les 20 % taxés par le site sur chaque abonnement et la précarité inhérente à l’activité, certaines créatrices qui n’ont pas le succès de Polska sont obligées de répondre à toutes les attentes des abonnés pour recevoir des tips suffisant. “Chaque abonné me paye 10 livres par semaine et avec la part de OF, il me restait 8 livres. J’avais besoin d’obtenir le plus d’abonnés possible pour payer mon loyer, ce qui signifiait poster de nouvelles vidéos toute la journée, chaque jour”, explique Claudia au magazine politique britannique The Spectator.
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Vaste débat. Il n’est pas dit que l’on n’accuse pas un jour OnlyFans, ManyVids et consorts de pratiques douteuses. En tant qu’observateurs extérieurs, qui ne font qu’observer le hashtag OnlyFans se dresser en top tweet régulièrement, on a tendance à se dire qu’il faudrait surtout que les nombreux commentateurs de tout poil respectent les travailleuses du sexe.