La franchise Final Fantasy fait partie de ces rares sagas vidéoludiques fédérant une communauté très soudée sur plusieurs générations. Avec 15 épisodes (sans compter les spin-off, préquels et suites) au compteur et plus de 140 millions de jeux écoulés à travers le monde depuis 1987, le JRPG de Square Enix se place aisément aux côtés de Pokémon et Dragon Quest.
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Pareille communauté a un prix : les fans sont impitoyables. Chacun a bien évidemment son ou ses épisodes préférés, mais nombreux s’accordent pour dire que Final Fantasy VII sorti sur la PlayStation originelle (1997) a marqué un véritable tournant dans la série, si ce n’est dans le jeu vidéo en général. Vue en 3D, contenu gigantesque (sur 3 CD) ou encore rendu de personnages en temps réel, les capacités techniques de FFVII étaient époustouflantes.
Ajoutez-y une bonne dose d’émotions et un scénario rempli d’enjeux sociaux et vous obtenez un souvenir marquant pour tout une génération ayant grandi dans les années 1990.
Vingt-trois années plus tard, FFVII est de retour dans un remake complet qui fait saliver plus d’un fan. Depuis l’annonce à l’E3 2015 et l’apparition d’un Cloud en HD flambant neuf, l’attente avait atteint son paroxysme.
Nous avons pu tester pendant plusieurs heures ce Final Fantasy VII Remake. Ce fut aussi l’occasion de s’entretenir avec Yoshinori Kitase, producteur depuis le tout premier FF et Naoki Hamaguchi, codirecteur arrivé chez Square Enix sur FFXII (2006).
Toujours plus beau, toujours plus fort
La première chose qui saute aux yeux en prenant en main ce Final Fantasy VII Remake c’est la qualité, tout simplement. Des effets de lumières aux textures photoréalistes en passant par une impeccable animation, tout a été fignolé. En plus de cela, le remake reste parfaitement fidèle à l’œuvre originale, ne serait-ce que par la représentation de la ville de Midgar, sublimée par une direction artistique très inspirée.
Même constat du côté des personnages : que ce soit Cloud, Tifa, Barret ou encore Aeris, les revoir dans une telle haute définition ne manquera pas de réveiller de beaux (et douloureux) souvenirs. L’antagoniste Sephiroth n’est pas en reste et profite, comme le reste du casting dans l’ensemble, d’un superbe doublage – en anglais pour cette preview. En cinématiques ou en plein jeu, la différence visuelle est à peine perceptible pour une expérience à la frontière du cinéma et du jeu vidéo.
<em>Les combats sont très techniques mais même avec beaucoup d’informations, l’ensemble reste très intuitif</em> © Square Enix
L’histoire est aussi fidèle à l’œuvre de base, pour le meilleur et pour le pire. Certains passages paraîtront un peu “cheesy” pour ceux qui ne connaîtraient pas le potentiel kitsch d’un scénario japonais influencé par des dialogues de films d’action américains. Pour le reste, tout fonctionne, parfois mieux qu’en 1997.
Pour mémoire, Cloud ancien SOLDAT pour la société Shinra fait désormais partie du groupe Avalanche, clairement d’obédience “éco-terroriste”. Les thématiques d’exploitation et de protection de l’environnement trouvent un écho tout particulier en 2020.
Interrogé sur ce point, Yoshinori Kitase ne veut pas y voir un choix directement connecté à l’actualité, invoquant plutôt l’argument d’une thématique immuable à travers le temps.
Enfin, la bande-son, originellement composée par le vénérable Nobuo Uematsu, est tous simplement magnifiée et ce malgré la retraite anticipée du compositeur – annoncée en 2018 pour raisons de santé. Toutes les musiques ont été réorchestrées à l’occasion, de quoi faire vaciller le moindre cœur de fan ou profane.
Action à gogo pour jeunes milleniaux ?
Les fans de la première heure ne sont pas un public à convaincre : ils le sont déjà depuis les premières images en 2015.
En revanche, la nouvelle génération sera-t-elle au rendez-vous ? Pour Naoki Hamaguchi, cela ne fait aucun doute. Déjà parce que le jeu est parfaitement à la hauteur d’un triple A de 2020. Mais aussi parce que la modernisation du gameplay a été le point névralgique.
Plus d’action en temps réel, moins de temps morts, voilà la recette. Pour Naoki Hamaguchi, c’est en proposant une expérience plus explosive que ceux qui n’ont jamais connu FFVII pourront être intéressés par ce nouveau titre.
<em>Les mécaniques RPG sont très complètes.</em> © Square Enix
Dans les faits, le résultat est plus que convaincant. Bien évidemment, on retrouve les mêmes bases RPG de gestion d’équipement, de pouvoirs ou d’équipe que dans l’originel mais le combat est lui sous stéroïdes. Même si l’arrêt du temps (pour choisir ses actions) peut être effectué à n’importe quel moment, il n’y a aucune impression de pause dans l’action, rendant les menus contextuels parfaitement ergonomiques.
Les déplacements sont fluides, l’IA de vos équipiers très correcte (non sans défaut néanmoins) et la réactivité de vos actions est immédiate. Les combats de boss (sans spoiler aucun) sont, quant à eux, un véritable challenge à part entière, qui calmeront vos excès de confiance. Petit bémol en revanche lorsque les combats deviennent aériens, la caméra a tendance à foutre le camp.
En conclusion les quelques heures passées sur ce Final Fantasy VII Remake ont été plus que convaincantes, voire même rassurantes, suite au retard d’un mois annoncé il y a peu. Sans révolutionner son concept de base, au risque de choquer les puristes, Square Enix ne prend pas non plus trop de risques mais a mis ses ressources dans ce que l’éditeur sait faire le mieux : des jeux magnifiques au gameplay efficace et complet.