Le Futuroscope est un lieu formidable. Loin des gamins braillards qui exigent de voir Mickey, très éloigné des musiques d’irréductibles Gaulois, le parc apparaît comme une oasis de sérénité au milieu de ce beau département de la Vienne. Pour autant, cela reste un parc d’attractions et pas n’importe lequel puisqu’il est quand même à la quatrième place du classement des parcs français avec presque 2 millions de visiteurs en 2019.
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Aujourd’hui, Konbini techno a décidé de mettre à l’épreuve le joyau de Poitiers. Ici ce sont les arguments purement objectifs qui parleront puisque nous vous proposons un barème exhaustif basé sur les sensations de l’attraction, l’imaginaire déployé sans oublier, évidemment, le niveau technologique de ce qui est proposé. À noter que nous ne traitons que des attractions dites “à sensations” et pas les cinémas 4K et autres activités plus “contemplatives”.
#9. Sébastien Loeb Racing Xperience
C’est l’une des plus récentes attractions du Futuroscope, sortie en 2018. Il y a quelques années, c’était d’ailleurs la plus grande salle “5D” en termes de capacité. L’expérience avec Sébastien Loeb, le plus connu des pilotes de rallyes français, combine de la réalité virtuelle classique (VR) sur un casque HTC avec un siège dynamique… Mais ça ne marche pas, vraiment pas. Déjà la VR n’est pas pour tout le monde car attention à ceux qui souffrent de motion sickness – dédicace à ma collègue qui n’a pas ouvert les yeux de la séance.
Le scénario est… une parodie de lui-même : vous êtes le copilote de Loeb dans son véhicule car le champion a été mandaté pour apporter un antidote le plus rapidement possible… mouais. Enfin les sièges ne bougent pas tellement et rien ne semble fonctionner comme on le voudrait. La technologie VR évolue bien trop vite pour être intégrée comme une véritable curiosité au parc, clairement les sensations seront plus impressionnantes sur votre PS4 ou sur Steam.
Désolé Séb.
- Sensation : 4/10
- Scénario/Imaginaire : 4/10
- Technologie : 5/10
Mention spéciale : à l’hôtesse d’accueil de l’attraction, à fond dans son rôle avec un acting irréprochable.
#8. Dynamics
Dynamics c’est un peu le tonton “bourrin” du Futuroscope. On aime passer un peu de temps avec mais il faut avouer qu’au bout d’un moment il nous les brise, et je parle des vertèbres.
Grosso modo, l’attraction repose sur les fameux “sièges dynamiques” qui ont fait le succès du parc. Inconfortablement installés, on a un (trop) petit écran devant nous qui nous emmène dans une course très inspirée des podracers de Star Wars : La Menace fantôme. Même la voix de feu Patrick Poivey (la VF iconique de Bruce Willis) n’arrive pas vraiment à nous plonger dans ce rallye futuriste effréné où on ne comprend pas grand-chose des enjeux.
Certes, les sensations sont là, mais parfois elles sont même un peu trop là, de quoi avoir un peu mal partout en sortant. Sans plus.
- Sensation : 8/10
- Scénario/Imaginaire : 4/10
- Technologie : 5/10
Mention spéciale : à mon ostéo Nico que j’ai directement appelé après.
#7. Arthur et les Minimoys
Autrement dit, l’attraction culte du parc que tout notre entourage a aimé nous (re)raconter avec passion en amont de notre visite. Mais la magie de l’attraction ne serait-elle pas uniquement associée aux souvenirs d’enfance ? C’est en tout cas l’impression qu’on a eue en embarquant sur le dos de la coccinelle.
Certes, retrouver Arthur, la princesse Sélénia (outrageusement sexualisée) et son petit frère Betameche nous replonge dans l’univers très cool des Minimoys. Mais l’attraction est restée dans son jus. Notre jugement sévère concerne uniquement la 3D vieillissante qui mériterait d’être dépoussiérée. Rassurez-vous, on a tout de même aimé être secoué pour éviter les crapauds ou les rats, plonger dans des tunnels étroits et passer entre les ailes d’une hélice.
- Sensation : 6/10
- Scénario/Imaginaire : 8/10
- Technologie : 4/10
Mention spéciale aux personnages rastas du film qui nous ont traumatisés par leur bout de doigts troués.
#6. La Machine à voyager dans le temps
Communément appelée dans le jargon “les Lapins crétins”, l’attraction n’est pas classée dans la catégorie des sensations mais on se doit de saluer la 3D plutôt réussie des images et des décors qui l’accompagnent.
Surtout à l’entrée, lorsqu’on s’installe à bord du train et qu’on se retrouve nez à nez avec ces savons jaunes très sales pendus à une cordelette de nos lavabos d’école. Un haut-le-cœur qui nous replonge aussitôt en enfance.
Et c’est là tout le but de l’attraction. Ici, on ne vient pas chercher des sensations fortes ou des grosses secousses, on s’engage juste à retomber en enfance et à mêler nos rires à ceux aigus des enfants. À bord de cette machine à voyager dans le temps, on parcourt avec humour les grands moments de l’Histoire à travers les blagues de prouts légendaires des Lapins crétins.
- Sensation : 5/10
- Scénario/Imaginaire : 7/10
- Technologie : 7/10
Mention spéciale : à la discrète caméra à la sortie de l’attraction qui tente de deviner notre âge et notre humeur sur un petit écran grâce à une intelligence artificielle plutôt réussie.
#5. La Vienne dynamique
La Vienne Dynamique c’est un peu ma madeleine du Poitou. C’est une des plus vieilles attractions du parc et comme sa salle d’introduction avec sa projection sur rideau d’eau nous l’indique : c’est une ode au département de la Vienne. J’en avais un souvenir, petit, très marquant, de suivre un marié en retard à son mariage qui traverse toute la campagne environnante dans une aventure folle.
J’ai été le premier surpris de voir que la Vienne dynamique n’a pas tant vieilli que ça. Les sièges dynamiques bougent très bien encore et sont parfaitement adaptés en sensation à la vidéo devant. Alors oui, c’est un film qui a sûrement plus de 20 ans, la présence de Claude Piéplu en guest et les R5 ne nous trompent pas et pourtant… Le tout fonctionne. Les balades sur la Vienne filmées à l’hélico valent n’importe quel plan au drone tandis que la course-poursuite dans la ville fait toujours son petit effet. Du 4/3, des gros pixels et pourtant toujours autant d’amusement et d’émerveillement dans la salle.
- Sensation : 7/10
- Scénario/Imaginaire : 7/10
- Technologie : 6/10
Mention spéciale : à la blague de l’éternuement qui balance des gouttelettes… 4 FOIS.
#4. Objectif Mars
C’est la plus récente des attractions du Futuroscope et surtout le premier rollercoaster du parc. Toujours en quête de surprendre, Objectif Mars est une montagne russe à sensations, vraies sensations. Avec la rotation des wagons, mieux vaut avoir son sandwich bien accroché à l’estomac. Après une petite introduction plutôt réussie, on est balancés sur un rail à grande vitesse. Alors ce n’est pas le manège du siècle, mais clairement l’effort est appréciable et la surprise à la fin fait son petit effet. En revanche, c’est bien trop court et la queue est, au contraire, plutôt longue.
- Sensation : 8/10
- Scénario/Imaginaire : 5/10
- Technologie : 8/10
Mention spéciale : à la dame derrière nous qui était persuadée que “franchement, ça va plus vite qu’hier”.
#3. Âge de glace
Quel plaisir de retrouver l’écureuil Scrat et sa fidèle noisette au cœur d’une expérience 4D baptisée à juste titre “Il était une noix”. Équipé d’une paire de lunettes, on doit se tenir debout pour profiter au mieux des sensations et “fuir en cas d’avalanche” comme aime le rappeler l’animateur de l’attraction. Grâce à un scénario très drôle où Scrat se téléporte dans différents pays du monde à travers les époques, on rit à gorge déployée et en chœur avec un public de 7 à 77 ans. On a également adoré recevoir de l’air quand Manny le mammouth nous souffle dessus avec sa trompe ou essuie quelques gouttes d’eau sur son visage lorsqu’il neige.
- Sensation : 7/10
- Scénario/Imaginaire : 9/10
- Technologie : 7/10
Mention spéciale au lancer de balles : on aurait aimé qu’il y en ait plus…
#2. L’Extraordinaire Voyage
L’extraordinaire voyage est LA nouvelle attraction du parc, adulée par ses visiteurs qui nous l’ont vendue des étoiles dans les yeux. Et on a très vite compris pourquoi. Dès le début, on s’engouffre dans un scénario assez bien ficelé (bien qu’un peu long) pour nous plonger dans l’univers Jules Vernesque de la compagnie Skyworld Airlines. Enfin à bord, les pieds dans le vide, légèrement penchés en avant, nous voilà en train de survoler les quatre coins du monde.
Les paysages des différents continents sont tous plus époustouflants les uns que les autres et nous transportent dans un monde onirique où tout est possible, même rebondir sur la tête des montgolfières qu’on s’imagine toucher avec nos pieds. Emporté par la musique épique d’un orchestre et par quelques jets de fraîcheur, on plane littéralement au-dessus de décors vertigineux et majestueux. La sensation de voler est rendue possible par un mécanisme inclinant une plateforme de 130 tonnes.
Au bout de cinq minutes, l’heure est à l’atterrissage et c’est déjà fini. On le regrette beaucoup et on n’a pas été les seuls, “c’est nul, c’est déjà fini, c’était giga mega beaucoup trop bien”, braille un enfant.
- Sensation : 7/10
- Scénario/Imaginaire : 8/10
- Technologie : 9/10
Mention spéciale : à l’hôtesse de présentation qui avait une douce voix de Fipette.
#1. Danse avec les robots
N’ayons pas peur de le dire : la Danse avec les Robots est toujours tendance. C’est l’attraction phare du Futuroscope, c’est même celle qu’on vous citera en premier lorsque vous parlerez du parc avec quelqu’un qui l’a fait “une fois il y a dix ans“. Et pour cause : la Danse avec les Robots est vraiment une attraction originale à souhait même 15 ans après sa première version. Pour rappel, vous êtes à deux dans une “main” géante qui va vous envoyer danser dans tous les sens.
Les sensations restent incroyables. En fait, à bien y réfléchir, je ne connais aucun manège qui mette le visiteur dans de telles positions. C’est une courte attraction et heureusement parce qu’une minute de plus pourrait vous faire repartir le goûter dans le mauvais sens. Pour la petite anecdote, les machines sont à la base des bras manipulateurs robotisés dont on se sert sur des lignes d’assemblage de voitures – ouais c’est la classe.
Côté ambiance, ce n’est plus Kamel Ouali qui chorégraphie. En revanche, on retrouve Martin Solveig aux platines et franchement on ne boude pas son plaisir. Comme un retour mélancolique dans mon adolescence, je me souviens de mes soirées au Light Club de Villeperdue (37). Après avoir été secoué dans tous les sens pendant trois minutes, c’est finalement une petite larme nostalgique qui se met à couler le long de mes joues.
- Sensation : 9/10
- Scénario/Imaginaire : 6/10
- Technologie : 9/10
Mention spéciale aux annonceurs du micro qui envoient des scuds (mérités) aux darons qui ne portent pas leur masque au-dessus du nez. “On ne respire pas avec le menton messieurs dames.”
Bonus : Futuropolis
Sachez qu’on a hésité à mettre Futuropolis dans le classement (même dans le top 3) tellement on est resté bluffé face au génie de cette mini-ville. Si on peut croire que ces 21 attractions sont uniquement pour petits enfants, détrompez-vous, on a passé des heures à observer, envier, et même tester tous les recoins de ce parc. Mention spéciale à la luge sur toboggan qui VA BEAUCOUP TROP VITE pour des gosses.
On a jamais eu autant envie de rajeunir pour faire “graines de pilotes”, l’attraction qui prépare au permis avant l’heure, ou encore “les apprentis pompiers” où il faut éteindre le feu au plus vite dans un décor merveilleusement bien reconstitué. Bref, on ne sait plus où donner de la tête tellement on veut tout faire et tout voir. Prévoyez au moins une après-midi entière pour profiter au mieux de tout ce que propose Futuropolis.
Article écrit par Anna Finot et Pierre Bazin.
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