Neuralink, la start-up d’Elon Musk, accusée de maltraitance animale sur ses singes-cobayes

Neuralink, la start-up d’Elon Musk, accusée de maltraitance animale sur ses singes-cobayes

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© Capture écran YouTube / Neuralink

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Par Emma Couffin

Publié le

15 des 23 primates seraient décédés à l’issue de ces tests expérimentaux, révèle une association de protection animale.

Coup dur pour le patron de SpaceX et de Tesla. Créée en juillet 2016 par Elon Musk, Neuralink est une entreprise spécialisée en neurotechnologies qui travaille sur le développement d’un implant cérébral. Il permettrait à terme de soigner des troubles moteurs chez les humains : des lésions de la colonne vertébrale aux troubles neurologiques.

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À ce jour, la technologie a déjà été testée sur une vingtaine de singes et de cochons. Or, sur 23 primates ayant reçu l’implant cérébral, entre 2017 et 2020, 15 seraient morts dans des conditions atroces, selon l’association Physicians Committee for Responsible Medicine.

Souffrances animales

Le 9 avril 2021 sur le compte YouTube de la société Neuralink, on découvrait le singe Pager, 9 ans, jouant au jeu “Pong” sur un ordinateur, grâce à sa pensée. Elon Musk assurait que l’implant pouvait être retiré à tout moment et qu’il était indolore pour les primates. En bref, il assurait que ces tests expérimentaux étaient 100 % respectueux du bien-être animal. Dans les faits, la réalité serait toute autre…

Le groupe de défense des droits des animaux, le Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM) a déposé plainte auprès du Département américain de l’Agriculture le 10 février dernier, accusant notamment l’Université de Californie (UC Davis) et Neuralink de “souffrances extrêmes”.

Réunissant plusieurs autopsies et rapports vétérinaires, l’association révèle dans un rapport de 600 pages les conséquences dramatiques d’une telle technologie sur les sujets testés.

À titre d’exemple, afin d’équiper les cobayes d’un implant cérébral, Neuralink devait percer un trou dans les crânes de ces derniers, afin de créer une sorte d'”interface cerveau-machine”, conduisant à des vomissements voire des infections, une perte de membres et des hémorragies cérébrales. De plus, l’Université n’aurait pas fourni aux singes mourants les soins vétérinaires adéquats et aurait utilisé une substance non approuvée connue sous le nom de “Bioglue”. Certains singes auraient préalablement été euthanasiés avant même de subir le test expérimental…

En tout, Neuralink aurait enfreint plus de neuf lois relatives à la protection animale, entraînant la mort de 15 singes-cobayes sur les 23 testés.

L’Université californienne s’est dédouanée de toute responsabilité : “La recherche animale est strictement réglementée et UC Davis respecte toutes les lois et réglementations applicables, y compris celles du Département américain de l’Agriculture”.

La société Neuralink ne se serait, quant à elle, pas encore exprimée.

Transhumanisme

Dès sa création en 2016, cette technologie soulevait beaucoup d’inquiétudes chez les scientifiques, notamment sur le plan éthique. Confiant, Elon Musk confiait au Guardian en janvier dernier : “Cette technologie permettra à une personne paralysée d’utiliser un smartphone avec son esprit plus rapidement qu’une personne valide avec ses pouces.”

Après les singes, Elon Musk a annoncé vouloir tester cette technologie sur les humains. Un poste de “directeur d’essais cliniques” venait d’être créé, un premier poste d’une série de recrutements qui aboutirait à la création de toute une équipe-test chez Neuralink.

Ces révélations choquantes devraient bien pouvoir venir bouleverser les ambitions du milliardaire…

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