Elles étaient jusque-là restées hors de portée des microscopes. Le 2 février 2022, la revue scientifique Meteoritics & Planetary Science a publié pour la première fois des images de… molécules extraterrestres. Dans un article intitulé “Visualisation et identification de molécules organiques météoriques isolées au microscope à force atomique”, on découvre notamment trois clichés inédits de plusieurs molécules encore jamais observées auparavant.
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C’est en septembre 1969 qu’elles sont entrées en contact avec notre planète, rapporte Le Parisien, alors qu’une météorite d’au moins 100 kilogrammes était tombée à Murchison, un village australien au nord de Melbourne. Cette dernière a depuis été analysée maintes fois. En janvier 2020, des scientifiques du Field Museum de Chicago avaient même identifié des micrograins datant de… sept milliards d’années (rien que ça) !
Mardi dernier, une nouvelle étape a donc été franchie dans l’analyse de ce gros caillou cosmique. On la doit à la collaboration entre des chercheurs français, IBM et la Nasa, et notamment à l’heureuse rencontre entre Grégoire Danger, astrochimiste et directeur adjoint de l’institut Origines de l’université d’Aix-Marseille, et Julien Maillard, chercheur en postdoc (et doctorant à l’époque) à l’université de Rouen-Normandie, en octobre 2019.
Ils s’étaient alors interrogés sur la possibilité d’utiliser des microscopes à force atomique (AFM) pour observer des échantillons de météorites et obtenir des images à l’échelle de l’atome. L’idée avait déjà porté ses fruits grâce à la collaboration entre Julien Maillard et Leo Gross, chercheur d’IBM à Zürich.
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Banco : IBM valide, et la Nasa leur fournit des minuscules fragments de la célèbre météorite de Murchison. Ils se mettent alors au travail et réussissent à identifier puis isoler des molécules de l’échantillon : on appelle ça la spectrométrie de masse – un terme à ressortir pour briller en société, c’est cadeau.
Pas question de se tromper dans les essais : “Nous avons reçu une tête d’épingle, assez pour faire une manipulation ou deux”, avait révélé Carlos Afonso, professeur en chimie analytique à l’université de Rouen-Normandie au Parisien. Mission accomplie pour les scientifiques, qui ont ouvert la porte à de futures analyses extraterrestres : on prévoit par exemple la venue d’échantillons martiens pour 2032.
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