Doit-on payer des impôts supplémentaires si l’on vend des habits sur Vinted ?

Doit-on payer des impôts supplémentaires si l’on vend des habits sur Vinted ?

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© Howard Kingsnorth, Ryan McVay/Getty Images

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Par Julie Morvan

Publié le

Plusieurs revendeurs ont eu quelques (grosses) surprises sur la plateforme…

“Regardez, je suis en train de faire ma déclaration d’impôts et là, on a un joli cadeau qui s’affiche : Vinted !” C’est un ton ironique qu’Alsina, tiktokeuse de 23 ans basée à Genève, emploie dans cette vidéo. Sur son écran d’ordinateur, le cadeau – empoisonné – en question se cache dans la case “Revenu total brut”. 1 585 euros, déclarés directement par Vinted, la plateforme lituanienne de revente en ligne d’articles d’occasion entre particuliers.

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@alsina._ #vinted #impot #impots son original - Alsina

Vinted “transmet aux impôts ce qu’on a”, avertit Alsina à la fin de la vidéo. Ces revenus déclarés, gagnés à coups de tris compulsifs de penderie et de négos avec des acheteur·se·s parfois ultra exigeant·e·s, rendent-ils tou·te·s les vendeur·se·s imposables ? Doit-on systématiquement payer des impôts quand on revend ses fringues d’occasion ? On a mené l’enquête.

Une petite nouveauté qui remonte à 2018

Pour celles et ceux qui ne le savent pas : depuis une loi votée en octobre 2018 pour lutter contre la fraude, toutes les recettes issues de plateformes dites d’économie collaborative doivent être transmises à l’administration fiscale. TOUTES : celles générées sur Vinted, mais aussi Leboncoin, Airbnb et même BlaBlaCar, rappelait Capital l’année dernière.

Pourquoi un tel effet de surprise ? Car le dispositif n’a été mis en place qu’en… 2021. Vinted a depuis pour obligation d’envoyer directement au fisc plusieurs informations sur ses revendeur·se·s : nombre et montant des transactions effectuées, coordonnées bancaires et statut (particulier ou professionnel).

On souffle un coup

Mais que celles et ceux qui adorent revendre leurs jeans taille basse vintage se rassurent. Les utilisateur·rice·s de la plateforme doivent déclarer leurs recettes uniquement si celles-ci dépassent les 3 000 euros, ou bien s’ils et elles ont effectué plus de vingt transactions dans l’année, rappelle la Direction générale des finances publiques.

En clair, si vous n’avez refourgué que trois articles pour 50 euros dans l’année, vous n’avez aucun souci à vous faire. Le montant de vos recettes a beau apparaître sur votre déclaration d’impôts, vous n’aurez pas à régler quelque chose pour autant.

Si vous êtes en revanche un·e véritable entrepreneur·se dans l’âme et que vous avez bâti votre empire sur Vinted, ça change un peu. Il existe des cas de figure très précis où l’on peut être imposé·e, détaille le ministère de l’Économie. Accrochez-vous.

Imposable, pas imposable ?

Si l’on en croit le communiqué, il existe deux cas particuliers majeurs où l’on serait amené·e à payer des impôts.

Le premier, c’est la vente de métaux précieux ou de bijoux, objets d’art, collection et antiquité dépassant 5 000 euros de prix de cession. En gros, si un Picasso se cachait chez vous et que vous avez décidé de le décrocher du mur pour vous faire un peu de thune, vous êtes soumis·e à une taxe forfaitaire sur les objets précieux.

Le second, c’est la vente de tout autre bien de plus de 5 000 euros de prix de cession, qui vous vaudra d’être soumis·e au régime d’imposition des plus-values de cession de biens meubles. Avec un – nouveau – cas particulier dans le cas particulier. Si vous avez réussi à revendre de l’électroménager, des automobiles (?) ou un meuble dit “meublant”, destiné à l’usage ou à l’ornement, vous serez exonéré·e·s d’impôt sur le revenu. Ouf.

Des mésaventures à nous raconter sur Vinted ? Confiez-vous à : hellokonbinitechno@konbini.com.