Après une année au bilan catastrophique pour les victimes d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), un nouveau jour semble se lever sur le pays d’Afrique subsaharienne.
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L’espoir d’un traitement contre le virus se dessine : deux médicaments ont augmenté significativement le taux de survie de patients dans le cadre d’un essai clinique. La nouvelle a été annoncée lundi par les autorités sanitaires américaines, qui ont cofinancé l’étude.
La phase actuelle de cette expérimentation, commencée en novembre dans le pays, sera arrêtée afin que tous les futurs patients puissent recevoir ces traitements, ont ajouté les instituts nationaux de santé américains (NIH).
Les traitements REGN-EB3 et mAb114 “sont les premiers médicaments qui, dans le cadre d’une étude scientifique solide, ont clairement montré une diminution significative de la mortalité chez les personnes atteintes du virus Ebola”, a souligné auprès de l’AFP Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses et des allergies, qui fait partie du NIH.
Parmi les quelque 500 personnes dont les données ont été analysées (sur un total de 681 participants), la mortalité est tombée à 29 % avec le REGN-EB3 et à 34 % avec le mAb114, a détaillé M. Fauci. Pour les personnes ne prenant aucun traitement, le taux de mortalité est compris entre 60 et 67 % (les pourcentages varient cependant entre les différentes sources d’information). Ces deux traitements sont des anticorps monoclonaux qui agissent en neutralisant la capacité du virus à affecter d’autres cellules.
Les patients qui recevaient deux autres traitements dans le cadre de l’étude, Zmapp et Remdesivir, pourront faire le choix de changer pour ces deux médicaments ayant prouvé leur efficacité. Les taux de mortalité pour le Zmapp et le Remdesivir étaient respectivement de 49 % et 53 %.
Les autorités américaines ont ajouté que l’analyse définitive des données récoltées serait réalisée fin septembre ou début octobre, et que les résultats complets seraient ensuite publiés.
Cette avancée “sauvera des vies”
Selon Jeremy Farrar, directeur de la fondation britannique Wellcome Trust, cette avancée sauvera “sans aucun doute des vies”.
“Plus nous en apprenons sur ces deux traitements, et la façon dont ils peuvent compléter la réponse sanitaire des autorités, dont la vaccination et la recherche des personnes ayant été en contact (avec les patients malades), plus nous nous rapprochons de la possibilité de faire passer Ebola d’une maladie terrifiante à une maladie évitable et guérissable.”
Malgré tout, selon M. Fauci, si cette étude démontre qu’il est possible de “radicalement diminuer la mortalité”, l’accent doit avant tout être mis sur la prévention. “La meilleure façon d’arrêter l’épidémie, c’est avec un bon vaccin, de faire de bonnes recherches de contacts potentiels, l’isolement, et en fin de compte, le traitement”, a-t-il rappelé.
Le NIH, les autorités sanitaires de RDC et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont pour leur part félicité l’équipe ayant mené cette étude “dans des conditions particulièrement difficiles”.
“C’est grâce à ce type de recherches rigoureuses, vite mises en place, qu’il est possible d’identifier rapidement et avec certitude les meilleurs traitements, et de les intégrer à la réponse d’urgence à Ebola”, ont-ils souligné.
Jusqu’à présent, le “taux de létalité” du virus reste très élevé : il tue en moyenne environ la moitié des personnes qu’il atteint, selon l’OMS. L’année passée, 1 794 personnes sont mortes de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo depuis un an, et 2 800 personnes ont été infectées par le virus.
Pour rappel, Ebola se transmet à l’homme par certains animaux sauvages, puis entre humains par contacts directs et étroits, via les fluides corporels d’une personne malade.
Konbini Tech avec AFP