Bordel de merde, YouTube démonétise dorénavant les simples “gros mots”

Bordel de merde, YouTube démonétise dorénavant les simples “gros mots”

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Par Pierre Bazin

Publié le

Techniquement, je viens de démonétiser l’article.

“Nom de Dieu de putain de bordel de saloperie de connard d’enculé de ta mère”, disait Lambert Wilson dans Matrix 2 pour rendre hommage à la richesse de la langue de Molière. Malheureusement, la plateforme YouTube semble ne plus partager l’amour des langages fleuris, en tout cas selon les derniers retours de créateurs de contenus francophones majeurs.

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Le Joueur du Grenier (JDG) en parlait déjà depuis un certain temps, estimant que le logiciel robot d’analyse de contenus automatique de YouTube était devenu de plus en plus “frileux” voire “puritain”. Le célèbre vidéaste gaming avait ainsi expliqué que plusieurs de ses vidéos s’étaient vues démonétisées car les protagonistes (fictifs, au passage) y prononçaient des gros mots comme “couilles” ou “putain”.

Ce week-end, c’est le youtubeur Djilsi, ayant récemment passé le cap du million d’abonnés, qui expliquait dans une vidéo que le logiciel de modération de YouTube reconnaissait désormais les gros mots prononcés, de “merde” à “fils de pute” en passant par “connard”. Le vidéaste semble s’en amuser en remplaçant au montage tous ces mots en question par des bruits d’animaux – ce qui reste très drôle.

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Même son de cloche bip de censure du côté du premier youtubeur français Squeezie. Dans sa dernière vidéo faite avec les rappeurs Vald et Naza, les moindres “putain” que la ponctuation orale française connaît si bien sont bipés et le symbole de la démonétisation YouTube apparaît sur la bouche des protagonistes, pour signifier discrètement de quoi il en retourne.

Sur les réseaux, le streamer et vidéaste Terracid critique également ce qui semble être une nouvelle politique de modération de la part de YouTube ou, tout du moins, une mise en application inédite. Le streamer et youtubeur Aypierre le rejoint affirmant que prononcer des mots comme “ricain” (simple diminutif de “américain”) ou “bled” (village en arabe) peuvent suffire à démonétiser une vidéo.

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La mesure semble, en plus, être rétroactive, démonétisant d’anciennes vidéos qui restaient pourtant des sources de revenus actives pour les créateurs de contenus. Pourtant, lorsqu’on lit les règles concernent le langage vulgaire de YouTube, elles ne semblent pas avoir été modifiées. Normalement, doivent être sanctionnées une “utilisation de propos ou de thèmes sexuellement explicites [et/ou] utilisation excessive d’un langage vulgaire”, ce qui semble n’être le cas pour aucune des vidéos citées au-dessus.

Les sanctions pour un tel manquement concernent en effet la démonétisation de ladite vidéo incriminée et/ou sa restriction d’accès à un public jeune et mineur.

Depuis plusieurs années, les créateurs de contenus dénoncent une censure à géométrie variable sur les différentes plateformes, de Twitch à YouTube en passant par Insta. Que ce soit une sordide sévérité face à une “nudité explicite” pour un téton de statue ou une “vulgarité excessive” pour quelques gros mots prononcés naturellement à l’oral par des adultes majeurs.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, YouTube France n’a pas répondu à nos sollicitations.