Arriverez-vous à retrouver le point commun entre ces trois photos ?

Arriverez-vous à retrouver le point commun entre ces trois photos ?

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© thispersondoesnotexist.com

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Par Julie Morvan

Publié le

Une fois qu’on l’a, on ne voit plus que ça.

À première vue, ces trois individus n’ont rien de spécial. Ils pourraient être vos ami·e·s, vos voisin·e·s voire un·e membre de votre famille. L’air avenant, un regard franc face caméra… Rien à signaler. À la limite, on pourrait s’interroger sur la raison de si grands sourires. Qu’est-ce qui les rend si heureux ? Ont-ils quelque chose à cacher ? Sont-ils liés par le même secret ? Tous les scénarios sont possibles.

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Car, malgré leur apparente innocence, s’ils ne vous inspirent pas quelque chose d’ultra-net, vous êtes sur la bonne voie. Ces trois portraits sont liés par un petit détail qui, une fois qu’on le remarque, ne peut être ignoré. Alors, avant de donner votre langue au chat, on vous donne encore quelques indices pour vous guider.

Niveau 3 (pas évident) :

Indice : oreilles.

Niveau 2 (plutôt évident) :

Indice : lunettes.

Niveau 1 (très évident) :

Indice : en avez-vous vraiment besoin pour voir que quelque chose cloche ?

La réponse

Bon, ça y est, vos neurones ont turbiné, vous avez inspecté, observé, scruté chaque pixel de ces trois images. Vous avez peut-être trouvé l’étrange lien qui les unissait, ou bien vous brûlez. Dans tous les cas, voici notre réponse : ces trois personnes… n’existent pas.

Les GAN, ça vous gagne

Plus précisément, ces visages sont le fruit d’une intelligence artificielle. Chacun a été généré via le site ThisPersonDoesNotExist, grâce à un GAN (generative adversial network), ou réseau antagoniste génératif. En bref, une méthode d’apprentissage où deux réseaux de neurones artificiels s’opposent pour modéliser n’importe quelle donnée – ici, une image de visage réaliste, synthétisée à partir d’un corpus de visages réels.

On doit cette technologie à l’informaticien Ian Goodfellow. Elle a ensuite été reprise par trois chercheurs de Nvidia, l’entreprise américaine spécialisée dans la conception de GPU (processeurs graphiques). C’est justement à Nvidia que l’on doit l’outil StyleGAN, qui a permis à Philip Wang, un ingénieur en informatique, de fonder ThisPersonDoesNotExist.

Comment distinguer le vrai du faux ?

Cette intelligence artificielle permet donc de développer des portraits très aboutis, réalistes, qu’il est (parfois) difficile de distinguer des vrais. Heureusement, il existe quelques astuces pour ne pas se faire avoir – et comprendre pourquoi certains visages nous semblent si dérangeants.

Évidemment, les GAN font des erreurs : certains éléments du visage, mais aussi les accessoires ou le fond des photographies, ont parfois des défauts. D’où nos indices. Sur le premier portrait, les boucles d’oreilles ne se ressemblent pas et le lobe gauche est déformé. Sur le deuxième, c’est du côté des yeux que ça cloche : la monture des lunettes est visible sur l’oreille droite, mais disparaît progressivement de l’autre côté du visage. Enfin, le couvre-chef de la personne sur la troisième photo intrigue : si une minorité de personnes voudrait croire à la dernière collection (très) audacieuse d’un créateur de mode, la majorité s’accorde à reconnaître c’est louche.

Les yeux dans les bugs

Mais il existe une solution encore plus simple pour repérer les faux individus : les pupilles. Selon des chercheurs de la State University of New York, il suffit de regarder ces visages yeux dans les yeux pour vérifier leur authenticité. “L’œil est un des rares organes du corps humain à être extrêmement circulaire et de forme géométrique régulière”, posent-ils dans leur rapport.

Nos pupilles, et les iris qui les entourent, sont la plupart du temps ronds ou elliptiques. Or les pupilles générées automatiquement par les GAN sont loin d’être elliptiques, et adoptent même des formes très irrégulières. Démonstration avec ces pupilles qui ne tournent pas rond :

Maintenant que vous êtes sensibilisé·e·s à la reconnaissance de visages générés par IA, on vous propose de vous frotter au site WhichFaceIsReal. Développé par Jevin West et Carl Bergstrom, de l’université de Washington, il confronte des visages tirés du site ThisPersonDoesNotExist et de réelles photographies trouvées dans des bases de données publiques. Le but : trouver lequel des deux est l’imposteur. À vous de jouer.

Ces faux visages réalistes vous dérangent ? Écrivez-nous à : hellokonbinitechno@konbini.com.