Il est l’homme de l’ombre de l’Italie. Loin d’être une superstar, Graziano Pellè tient une place de choix dans le onze italien et aura un rôle important à jouer face à l’Allemagne.
À 30 ans, Graziano Pellè vit enfin une première grande compétition avec sa sélection. Très souvent critiqué, ce grand gaillard à l’allure d’un mannequin est petit à petit en train de se forger une réputation d’attaquant indispensable à la pointe de l’attaque de la Squadra Azzurra. Pourtant, rien n’était gagné pour ce joueur au parcours semé d’embûches.
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Une histoire compliquée avec l’Italie
Rien n’a jamais fonctionné entre Graziano Pellè et l’Italie. L’histoire commence à l’US Lecce, où il fait ses classes de jeune avant d’obtenir sa chance en Serie A à l’âge de 18 ans. Une expérience qui tourne court : seulement 12 petits matches sans le moindre but avant d’être prêté en Serie B successivement à Catane, Crotone et Cesena pour des résultats décevants.
#OnTheMove Former Lecce, AZ & Parma Striker Graziano Pellè has joined Southampton from Feyenoord - 3 year deal pic.twitter.com/nfURYM73R2
— Martyn Bishop (@MartynBCFC) 12 juillet 2014
Après un parcours réussi à l’AZ Alkmaar (où il gagne un titre de champion surprise en 2009) il retente sa chance à Parme en 2011. Encore raté. Une première partie de saison moyenne et un prêt de six mois dans la foulée à la Sampdoria où il ne brille pas non plus. Du coup en 2011, direction le Feyenoord, où sa carrière explose réellement sous les ordres d’un homme à qui il doit beaucoup : Ronald Koeman.
Ronald Koeman : l’élément déclencheur
C’est pendant des vacances à Ibiza à l’été 2012 qu’il croise par hasard le fils de Ronald Koeman comme le rapporte le Guardian. Il lui demande de passer le bonjour à son père (qu’il a connu brièvement à Alkmaar), et en blaguant, lui lâche : “Dis à ton père de me recruter au Feyenoord l’an prochain !”
Koeman le prend au mot et en fait son attaquant pour la saison à venir. Bingo. Avec lui, Graziano Pellè explose aux yeux de l’Europe : 55 buts en 66 matches entre 2012 et 2014, et une confiance en lui qui grandit grâce à son nouveau mentor :
Il m’a donné beaucoup de confiance, notamment en me laissant jouer quand je ne le méritais probablement pas. Il savait que j’avais besoin de temps après cette période où je n’avais pas beaucoup joué en Italie.
Pelle!!! #ita #feyenoord pic.twitter.com/nW2FhnhOJX
— GWP (@JouglasDacobsen) 13 juin 2016
Le coach batave ne s’y trompe pas, et sent que la relation avec son attaquant fonctionne. Il l’embarque dans ses bagages lors de son départ pour Southampton, et fait perdurer l’histoire d’amour entre les deux hommes.
Des Saints à la Squadra Azzurra
Depuis son arrivée à Southampton, Pellè vit une carrière paisible. Des statistiques correctes dans une équipe surprenante, qui lui permettent de gagner sa place dans une équipe italienne en manque de talents offensifs. Le 13 octobre 2014, il fête sa première sélection contre Malte et inscrit son premier but. Des débuts idéals, qu’ils peine à confirmer par la suite. Une dizaine de titularisations et cinq buts : pas de quoi s’assurer une place de titulaire à l’Euro.
Buongiorno pic.twitter.com/6znJrDmL0D
— Graziano Pellè (@GPelle19) 28 juin 2016
Une place qu’il occupe finalement avec le succès que l’on connaît. Deux buts importants pour tuer les matches face à la Belgique et contre l’Espagne, et une activité incessante en tant que premier défenseur de son équipe.
S’il n’est pas le sérial buteur qu’a pu connaître l’Italie dans le passé à travers les Del Piero ou Inzaghi, il est un coéquipier modèle. Le genre de mec qui tuerait pour ses 10 potes sur le terrain. Un soldat de Conte, qui pourrait une nouvelle fois sortir son épingle du jeu face à l’Allemagne.