Que s’est-il passé en Indonésie, où 125 personnes sont mortes après un match de foot ?

Que s’est-il passé en Indonésie, où 125 personnes sont mortes après un match de foot ?

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Photo by Juni Kriswanto / AFP

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

"Il y a eu des supporters qui sont morts dans les bras des joueurs."

Au moins 125 personnes sont mortes samedi soir en Indonésie du fait d’un mouvement de foule provoqué par des fans en colère ayant envahi un terrain de football après un match et de tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, a annoncé la police.

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Les incidents ont commencé quand des supporters de l’équipe du Arema FC ont envahi le terrain du stade Kanjuruhan, situé dans la ville de Malang (est), après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale.

La police, qui a qualifié cet événement d’“émeutes”, a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers, ce qui a provoqué des bousculades et des mouvements de foule incontrôlés. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement. Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour cet incident et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule.

“Après le match, je suis allé dans le vestiaire et certains joueurs sont restés sur le terrain. Quand je suis revenu de la conférence de presse, j’ai découvert la tragédie dans le stade”, a expliqué dimanche Javier Roca, l’entraîneur chilien du club indonésien d’Arema, dans un témoignage poignant accordé à la radio espagnole Cadena Ser.

“Les joueurs passaient avec des victimes dans leurs bras. Le plus terrible, c’est quand les victimes venaient se faire soigner par le médecin de l’équipe. Une vingtaine de personnes sont venues et quatre sont mortes. Il y a eu des supporters qui sont morts dans les bras des joueurs”, a livré le technicien chilien au média espagnol après le mouvement de foule qui a fait au moins 125 morts et 323 blessés.

“Je suis dévasté moralement. Je ressens un lourd fardeau, voire une responsabilité. Les résultats ont leur importance et déterminent ce qui se passe à la fin. Si nous avions fait match nul, cela ne serait pas arrivé”, a encore estimé Javier Roca.

“Cela prouve que le stade n’était pas préparé, ils (les organisateurs, ndlr) ne s’attendaient pas à un tel chaos”, a-t-il continué. “C’était comme une avalanche. Rien de tel n’était jamais arrivé dans le stade et tout a pris des proportions dramatiques en raison du nombre de personnes qui voulaient fuir.”

“Je pense que la police est allée trop loin, même si je n’étais pas sur le terrain et que je n’ai pas vécu directement ce tragique dénouement. En regardant les images, ils (les policiers, ndlr) auraient peut-être pu utiliser d’autres méthodes”, a-t-il poursuivi. “Aucun résultat d’un match, quelle que soit son importance, ne vaut que quelqu’un perde la vie”, a conclu l’entraîneur.