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Privée de voyage par son mari, une coach iranienne n’ira pas au mondial de ski

Privée de voyage par son mari, une coach iranienne n’ira pas au mondial de ski

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© Samira Zargari/Instagram

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Par Axel Savoye

Publié le

Samira Zargari est pourtant séparée de son mari mais la loi iranienne joue contre elle.

Ça se produit au XXIe siècle !” Ce cri du cœur d’une journaliste iranienne sur Twitter fait suite au scandale autour de Samira Zargari, une des coachs de l’équipe d’Iran de ski alpin. Alors que le championnat mondial se déroule jusqu’au 21 février à Cortina d’Ampezzo en Italie, l’Associated Press dévoile que Samira Zargari a été interdite par son mari de s’y rendre afin d’être auprès de ses skieuses. Elle ne peut que les coacher à distance, par téléphone. Selon la loi iranienne, les maris ont le droit d’empêcher leur femme de partir à l’étranger.

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“Ça se produit au XXIe siècle ! Samira Zargari, entraîneuse en chef de l’équipe de ski iranienne, n’a pas été autorisée à accompagner son équipe au tournoi en Italie. Vous savez pourquoi ? Son mari ne lui a pas donné la permission. En Iran, les femmes doivent obtenir la permission de leur tuteur masculinspour quitter le pays.”

Samira est pourtant séparée de son mari mais le divorce n’a pas été prononcé, ce qui fait que ce dernier est encore considéré comme son tuteur. “Je suis si triste et je n’arrive pas à y croire“, raconte l’intéressée, qui a annoncé vouloir lancer une campagne pour faire changer la loi. De son côté, la FIS a déclaré sa sympathie et qu’elle ne pouvait pas contester les lois d’un pays. Dans un pays où les inégalités entre les hommes et les femmes sont institutionnalisées, Samira Zargari n’est pas la première sportive à être victime de sa condition de femme.
En 2015, la joueuse de futsal Niloufar Ardalan n’avait pas pu se rendre au championnat d’Asie après une dispute avec son mari, qui lui avait confisqué son passeport. En 2019, la boxeuse Sadaf Khadem avait trouvé refuge en France après qu’un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre pour avoir disputé un match en short et en débardeur. En janvier 2020, c’était au tour de Kimia Alizadeh, l’unique championne olympique d’Iran, de fuir son pays pour les Pays-Bas, dénonçant l’oppression de millions de femmes par le régime.
Après la révolution islamique en 1979, le sport féminin avait disparu mais a ensuite connu un regain de popularité, notamment avec le football. Les femmes peuvent pratiquer le sport mais dans un cadre strict défini par les coutumes islamiques. Elles doivent par exemple continuer à porter le hijab et ne doivent avoir aucun contact physique avec les hommes. Certaines disciplines sportives, comme la boxe et le cyclisme, leur sont cependant encore interdites.