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Les 5 matches inoubliables de l’Euro au XXIe siècle

Les 5 matches inoubliables de l’Euro au XXIe siècle

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© Pool MERILLON/STEVENS/Gamma-Rapho via Getty Images)

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Par Tidiany M'Bo

Publié le

Quel que soit l’endroit où vous étiez ce jour-là, il y a de grandes chances que vous vous en souveniez.

Des instants gravés. Ces 90 minutes, parfois plus, durant lesquelles le temps s’arrête, pendant lesquelles l’attention et les yeux sont rivés sur le petit rectangle vert. Depuis 2000, l’Euro a offert son lot de rencontres mémorables. Parfois inattendus, souvent surprenants, ces matches ont construit votre souvenir et celui de millions de fans à travers le continent. En dépit de la difficulté d’un exercice hautement subjectif, nous en avons sélectionné cinq, que nous estimons, peut-être, un peu plus inoubliables que les autres.

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2000 (demi-finale) France-Portugal : (2-1, a.p). Thriller dans la nuit bruxelloise

Avant que ne débutent les 117 minutes de ce thriller étouffant, les Bleus ont survolé la phase de groupes puis éliminé l’Espagne en quart. Le Portugal a lui surpris en devançant l’Angleterre et l’Allemagne en poule, confirmant son statut de valeur montante de l’échiquier continental. Face à face sur la pelouse du stade Roi Baudouin, les deux meilleurs joueurs du monde : Zinédine Zidane et Luís Figo. Le match est engagé, mais les Bleus s’en sortent grâce à leur sang-froid. À l’ouverture du score de Nuno Gomes (20e), ils répondent avec patience (égalisation de Henry à la 51e) pour avoir les Portugais à l’usure. Portés par un Zidane de gala, auteur de l’un de ses meilleurs matches en sélection, les Français s’en remettent à leur meneur pour décanter la situation sur un penalty sifflé en bout de prolongation suite à une main d’Abel Xavier. Ce dernier, ainsi que Nuno Gomes et Paulo Bento seront lourdement sanctionnés – respectivement 9, 8 et 6 mois – suite aux contestations occasionnées par la décision de l’arbitre, M. Benko. L’illustration d’une tension qui aura atteint des sommets.

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2000 (demi-finale) Pays-Bas-Italie : 0-0. Un chef-d’œuvre sans but

Dans la famille “le score ne dit pas tout d’un match”, je demande l’autre demie de cet Euro 2000. À Amsterdam, ce jour-là, s’est jouée l’une des grandes dramaturgies footballistiques de l’ère moderne. Devant 51 000 spectateurs médusés, les Néerlandais ont vu le sort leur résister pendant 120 minutes, incapables de battre des Italiens réduits à 10 pendant près d’une heure et demie (expulsion de Zambrotta à la 34e), malgré 2 poteaux et 2 penalties manqués. La séance de tirs au but verra les Oranje manquer à nouveau 3 tentatives pendant que Toldo, en état de grâce, puis Totti, auteur d’une panenka mémorable, assurent le spectacle. Après 1996 et 1998, c’est une nouvelle élimination aux tirs au but qui scelle le destin de la génération flamboyante héritée de l’Ajax de 1995 – Kluivert, Davids, Seedorf, Van der Sar, De Boer –, qui ratera le Mondial 2002 et ne sera jamais récompensée d’un grand titre international.

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2004 (Phase de groupe) Pays-Bas-République tchèque : 2-3. Une ode à l’attaque

Le tirage au sort de l’édition 2004 a bien fait les choses, en regroupant dans une même poule le finaliste du mondial sortant (l’Allemagne), une autre grande nation revancharde (les Pays-Bas, absents en 2002) et l’un des grands favoris de la compétition, la République tchèque. Au lancement de ce 2e match de groupe, les Néerlandais sont déjà sous pression après leur nul initial face à la Mannschaft (1-1), mais leur entame de match est idéale. Dominateurs, ils étouffent les Tchèques et mènent rapidement 2-0 grâce à Bouma (3e) puis van Nistelrooy (18e). Mais la réduction de l’écart signée Koller (23e) relance le suspense et pousse le sélectionneur tchèque, Karel Bruckner, à un changement rapide. L’entrée de Smicer, attaquant, pour Grygera, latéral droit (25e) s’apparente à un choix à l’image de la rencontre : débridée et tournée vers l’offensive. La rencontre bascule à nouveau en quelques minutes en seconde période, quand Heitinga (75e) est exclu quelques instants après l’égalisation superbe de Baros (71e). Les Tchèques finissent de retourner la rencontre au prix d’un finish haletant, et grâce à un but de Smicer, bien aidé par le sang-froid de Poborsky (88e). Dans les intentions de jeu, le scénario, l’intensité et le spectacle, cette rencontre figure parmi les plus spectaculaires de l’histoire du tournoi.

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2004 (quart de finale) Portugal-Angleterre 2-2 (6-5, tab). Ascenseurs émotionnels

L’ambiance est un cran au-dessus quelques jours plus tard, quand le Portugal croise la route de l’Angleterre dans le choc des quarts de finale. La Seleçao croit en son rêve de titre à domicile, tandis que les Three Lions s’appuient sur leur génération la plus incroyable des 30 dernières années (Owen, Rooney, Beckham, Lampard, Gerrard, Scholes sont titulaires). Lancés par un but précoce d’Owen, les Anglais pensent tenir la corde mais Postiga, sorti du banc pour suppléer Figo, égalise dans le money-time (83e). L’Estadio da Luz retient son souffle et pense même connaître la délivrance, quand Rui Costa conclut victorieusement un incroyable rush (110e) mais Lampard égalisera à son tour (115e), rendant inévitable la séance de penalties. Encore frustrés par un but qui leur a été refusé de façon peu évidente juste avant la fin du temps réglementaire, les Anglais appréhendent cet exercice qui leur a déjà été fatal en 1996 et 1998. Et cette fois encore, ce sont leurs adversaires qui en sortiront vainqueurs. Le héros s’appelle cette fois Ricardo, le gardien portugais sans gants au moment de stopper la tentative du 7e tireur anglais, Vassell, puis de sceller lui-même cette folle soirée en marquant le tir décisif.

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2012 (finale) Espagne-Italie : 4-0. L’apogée du jeu en mouvement

Jamais il n’y avait eu un tel écart en finale. Et rarement les spectateurs auront eu cette sensation de voir une équipe dérouler son football sans que l’autre ne puisse presque rien lui opposer. Retrouver l’Italie en finale de l’Euro 2012 était déjà, en soi, une petite surprise ; ils étaient peu à imaginer la Squadra, 8e nation européenne du moment, priver l’Europe d’une finale Espagne-Allemagne. Et pourtant, deux coups de canon de Balotelli en avaient décidé autrement. Mais ce soir-là, face à une Roja au sommet de son art, l’Italie ne peut rien faire, dépassée par une mécanique parfaitement huilée, et dont la force collective s’inscrit en parfaite émanation de l’âge d’or de ses grands clubs, le Real et le Barça. Avant la sortie sur blessure de Motta, qui laisse ses coéquipiers à 10 pour la dernière demi-heure, la rencontre a déjà viré au calvaire pour les hommes de Cesare Prandelli. Silva (14e) et Alba (41e) avaient déjà fait le break, Torres (84e) puis Mata (88e) ont scellé le sort d’un match aux accents de démonstration. Le football espagnol est sur le toit de l’Europe, et personne n’est alors en mesure de la contester.

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