Je suis allé explorer les ruines abandonnées des Jeux olympiques de Sarajevo

Je suis allé explorer les ruines abandonnées des Jeux olympiques de Sarajevo

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Par Robin Panfili

Publié le

Sur les montagnes qui surplombent la capitale bosnienne, plusieurs ruines et vestiges, endommagés par le temps et par la guerre, portent l’héritage de cette compétition.

Voilà plusieurs années que j’ai pris l’habitude de partir passer quelques jours en hiver à Sarajevo, la capitale de Bosnie-Herzégovine. Un réflexe né d’un voyage improvisé, il y a quelques années, à travers les différents pays de l’ex-Yougoslavie. Si, comme beaucoup, c’est l’histoire tourmentée de la ville qui m’a frappé la première fois que j’y ai posé mes valises – Sarajevo a subi un siège sanglant de près de quatre années durant la guerre de Bosnie au début des années 1990 –, c’est une autre histoire qui m’a happé, au détour d’une balade sur les collines de la capitale bosnienne.

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Sur la montagne Trebević qui surplombe et veille sur Sarajevo, les ruines et vestiges des Jeux olympiques d’hiver de 1984, témoignent de cet héritage passé. Pour cette compétition sportive qui avait réuni une cinquantaine de pays à l’époque, plusieurs édifices sportifs ont vu le jour dans les vastes forêts de sapins, avant de tomber dans l’oubli et l’abandon, après le conflit qui a frappé le pays entre 1992 et 1995.

Parmi ces installations, il en est une devenue emblématique, l’une des “fiertés de la ville”, et chérie des curieux et des explorateurs : la piste olympique de bobsleigh et de luge, qui s’étale sur une distance d’un peu plus d’un kilomètre. Lors des Jeux olympiques d’hiver, les “bobeurs” et “lugeurs” parvenaient à la dévaler à une vitesse avoisinant les 100 km/h.

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Si la piste olympique était parvenue à trouver une seconde vie après les Jeux olympiques d’hiver, notamment lors de différentes compétions internationales, l’édifice a été endommagé et partiellement détruit après avoir été utilisé comme planque militaire durant les guerres de Yougoslavie.

Et pour cause, la piste olympique s’est retrouvée impliquée dans les combats, et ses virages en béton avaient été transformés en positions défensives des forces bosniaques. Tout au long du parcours, on peut encore y apercevoir des impacts de balles et d’obus, ainsi que des trous creusés dans le béton, ayant servi de meurtrières.

La piste est aujourd’hui prisée par les promeneurs et les artistes de street art, mais il faut encore se montrer prudent. Malgré de grands efforts de déminage par les autorités bosniennes, les collines environnantes peuvent encore être jonchées de mines antipersonnel.

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