“J’adore me surpasser et en baver sur le terrain” : on a discuté avec Laëtitia Guapo, la meilleure basketteuse française de l’année

“J’adore me surpasser et en baver sur le terrain” : on a discuté avec Laëtitia Guapo, la meilleure basketteuse française de l’année

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© Melanie Laurent / A2M Sport Consulting / DPPI via AFP

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Par Abdallah Soidri

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La joueuse de Tango Bourges et de l’équipe de France de 3x3 a vécu une année 2022 de rêve en remportant 5 titres et le trophée individuel ultime du basket français. Présentations.

Après une année 2022 en tous points exceptionnelle, Laëtitia Guapo a reçu en octobre dernier le trophée Alain Gilles récompensant le ou la meilleur·e basketteur·euse de l’année, devenant ainsi la deuxième femme à recevoir cette distinction après Céline Dumerc en 2017. Elle devance le joueur NBA Rudy Gobert, lauréat en 2019, et sa coéquipière à Bourges Iliana Rupert, championne WNBA cet été avec les Aces de Las Vegas. Preuve qu’on ne parle pas d’un titre anecdotique mais bien d’une vraie récompense après une saison stratosphérique en club et en équipe de nationale.

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Jugez par vous-mêmes. Au printemps dernier, celle que l’on surnomme la “Guêpe” remporte le championnat de France et l’EuroCup avec le Tango Bourges. Quelques semaines plus tard, elle réalise le doublé championnat d’Europe-championnat du monde avec l’équipe de France de 3×3, et s’adjuge aussi l’Open de France avec les Bleues. Dans le jargon, on appelle ça une saison parfaite. Une appellation que la native de Clermont-Ferrand réfute en nous rappelant que “toutes les finales n’ont pas été remportées”, référence à celle de la Coupe de France 2022 perdue face à Basket Landes.

Objectif médaille à Paris 2024

Pas de quoi ternir une “année riche en émotions” et exceptionnelle vécue par Laëtitia Guapo, bien consciente qu’il sera difficile de réaliser une meilleure performance, même si l’objectif cette saison reste “de faire au moins aussi bien”. Des mots qui trahissent une mentalité de gagnante chez la joueuse de 27 ans qui enchaîne saisons en club et en équipe de France sans sourciller.

Un rythme éprouvant qu’elle arrive à suivre, poussée par sa passion du basket à 3, qu’elle pratique avec les Bleues tous les étés. En ligne de mire, les Jeux olympiques 2024 à Paris, où elle espère décrocher une médaille, d’or de préférence, la seule qui lui manque à l’échelle internationale dans cette discipline dont elle est le plus fier étendard aujourd’hui. Elle s’est d’ailleurs engagée pour le 3×3 jusqu’à la prochaine olympiade, dans cet objectif de médaille, alors qu’elle pourrait prétendre à une place en équipe de France à cinq, plus prestigieuse sur le papier.

Une histoire d’amour

Pour Laëtitia Guapo, le basket à 3 n’est pas une opportunité de carrière, c’est une histoire d’amour. C’est dans cette variante de la pratique de la balle orange, organisée en compétition depuis 2012, qu’elle s’épanouit le plus et où l’on retrouve “la vraie ‘Laeti'”. “J’adore me surpasser et en baver sur le terrain. Je n’éprouve ces sensations que dans le 3×3, détaille-t-elle. Avec des matches en 10 minutes ou 21 points sur demi-terrain, une action continue et un engagement permanent, on est effectivement sur un haut niveau d’intensité, “que toutes les joueuses de 5×5 ne pourraient pas tenir”.

Malheureusement pour la lauréate du prix Alain Gilles, impossible de se focaliser sur sa discipline de prédilection. “Je ne pourrai pas en vivre”, regrette-t-elle. “Il n’y a toujours pas de ligue professionnelle chez les femmes.” Alors, en attendant, elle alterne entre le basket à 5, à Bourges depuis 2020, et celui à 3 avec les Bleues. Et pour l’instant, ça lui réussit bien.