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En images : à quoi ressemblent les notes d’un commentateur de football ?

En images : à quoi ressemblent les notes d’un commentateur de football ?

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Les notes de Julien Froment

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Par Lucie Bacon

Publié le

Nous avons demandé à cinq journalistes français de dévoiler les notes qu'ils préparent avant de commenter un match de foot.

Les notes de Nick Barnes (Photo 8by8)

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Les notes de Nick Barnes (Photo 8by8)

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Jano Resseguié (RMC) : “J’utilise beaucoup de carnets Moleskine”

Nous avons demandé à plusieurs journalistes français de se prêter à ce petit jeu. À commencer, côté radio, par Jano Resseguié, mythique voix de RMC, qui nous confie être un “maniaque” :

“J’ai la tablette pendant les matches, mais je préfère assurer le coup avec du papier à côté. Sans vouloir leur faire de la pub, j’utilise beaucoup de carnets Moleskine, et je prépare trois pages par match, avec les dernières infos sur chaque club que je trouve sur les sites officiels ou dans la presse locale, les statistiques des équipes et les résultats des dernières confrontations. Puis j’ai une double page avec les compositions détaillées. Je fais aussi mes propres tableaux Excel pour avoir des stats, j’utilise Opta également, et je me fais des pages détaillées sur un joueur, comme ici avec Mbappé.”

Les notes de Jano Resseguié

Les notes de Jano Resseguié

Les notes de Jano Resseguié

Les notes de Jano Resseguié

Les notes de Jano Resseguié

Les notes de Jano Resseguié

Bruno Salomon (Radio France) : “Si je n’ai pas mon trieur et mon cahier, je ne me sens pas prêt, je suis mal”

Si Jano préfère “assurer le coup avec du papier”, même son de cloche chez Bruno Salomon, qui a pendant 10 ans commenté les matches du PSG sur France Bleu, avant de passer cette saison à la direction des sports de Radio France, où il scrute désormais l’Équipe de France et les gros matches de L1 :

“Quand je commentais le PSG, je faisais environ 60 matches par an. Je dois avoir une quinzaine ou une vingtaine de cahiers dans une boîte à la rédaction. Dessus, j’écris la compo, je fais une fiche de match comme on peut trouver dans le journal avec l’arbitre et les autres infos. Sur l’autre page, je mets les actions un peu à l’arrache, j’aime bien aussi noter les corners, à droite et à gauche. Puis sur deux autres pages, je place les équipes sur le terrain. En plus des cahiers, j’aime avoir un trieur à côté, avec les stats. Je suis encore de la vieille école, si je n’ai pas mon trieur et mon cahier, je ne me sens pas prêt, je suis mal.”

Les notes de Bruno Salomon

Les notes de Bruno Salomon

Les notes de Bruno Salomon

Julien Froment (Europe 1) : “Les stats, les anecdotes, c’est pour combler les temps morts, quand le rythme baisse”

Pas de cahier pour Julien Froment d’Europe 1, mais des feuilles très bien organisées :

“Mon fonctionnement, c’est de prendre une feuille et de la diviser en deux parties. En haut, la compo avec le 11 : sous chaque joueur, son âge, sa nationalité, son nombre de buts et une anecdote ou deux. En bas : une colonne au centre avec un rappel des trois derniers matches avec les buteurs, sur la colonne de droite il y a le classement des buteurs de l’équipe et sur la colonne de gauche, des statistiques, des chiffres à connaître. Je mets aussi les blessés, les phrases choc des conférences de presse de la veille.”

Les notes de Julien Froment

Mais les notes ne sont pas le plus important pour Julien Froment, pour qui le match prime :

“Je n’ai pas des notes pléthoriques, la radio, ça reste quand même beaucoup de descriptif, il faut être les yeux de l’auditeur. Il faut partir du principe qu’il est aveugle et que tu dois tout lui décrire, où est le joueur sur le terrain, ce qu’il fait… Les stats, les anecdotes, c’est pour combler les temps morts, quand le rythme baisse.”

Candice Rolland (la chaîne L’Équipe) : “Plus l’équipe est inconnue, plus je cherche la petite histoire décalée”

Côté télé aussi les notes sont très importantes. Candice Rolland, de la chaîne L’Équipe, passe du temps avant chaque rencontre pour trouver la bonne histoire ou la statistique clé :

Les notes de Candice Rolland

Celle qui partage sa cabine parfois avec l’incontrôlable Yoann Riou n’a pas peur de trop en faire : au contraire, plus elle a de fiches, plus elle se sent en sécurité !

“Trop d’infos ? Trop de fiches ? Carrément ! Mais ça déstresse ! Et puis il y a cette volonté d’apporter quelque chose de plus que l’image. Si c’est pour que le public coupe le son, on ne sert à rien !”

Julien Brun (BeIN Sports) : “Je me suis débrouillé comme un manche pour le Community Shield début août”

Et le prix de la meilleure organisation revient à… Julien Brun. Lassé de devoir toujours recopier les mêmes notes pour les mêmes équipes avant chaque match, le journaliste de BeIN Sports a décidé de (presque) tout informatiser, comme il nous le montre avec ses notes pour le match des féminines du PSG ce week-end…

“Au début de ma carrière, je faisais tout à la main. Mais ce n’est pas très pratique en fait. Tu refais toujours tout. Donc, j’ai ‘automatisé’ ma manière de faire, en sachant que je ne veux que deux pages par équipe, sinon ça devient impossible de s’y retrouver.”

Les notes de Julien Brun

Les notes de Julien Brun

“Quand j’ai la compo officielle, une heure avant le match, je ‘dessine’ sur une feuille jaune le schéma dans lequel les équipes devraient jouer… Perso, je fais de bas en haut. Je suis un peu Sheldon Cooper [personnage de la série ‘The Big Bang Theory’ très perfectionniste, ndlr], j’aime que l’arrière gauche soit en bas à gauche sur mon schéma. Sur la fiche jaune, je mets peu de choses en général : numéro, prénom, nom, nationalité. Et la plupart du temps, une info essentielle à donner vite après un but (‘0 but L1’, ‘0 but PSG’, ‘dernier but il y a 6 ans’), enfin un truc qui marque vraiment. S’il n’y en a pas, eh bah je n’en mets pas.” 

Les notes de Julien Brun

“Je me suis débrouillé comme un manche pour le Community Shield début août. J’ai préparé mes notes, mais je n’ai pas réussi à les imprimer, ni chez moi, ni à l’hôtel à Londres, ni à Wembley. Donc, pour la première fois, j’ai commenté, contraint et forcé, sans fiche, mais pas sans préparation, et c’est le plus important. Les fiches je les regarde peu pendant un match. Je n’avais pas d’ordi non plus pour les avoir. Lose complète. Et, après le match, sur Twitter, un mec m’a taggé avec aussi le @ de beIN, pour dire que j’étais insupportable et que je ne savais faire que lire des fiches. J’ai pris ça pour un merveilleux compliment, étant donné les circonstances.”