Entretien avec Lizarazu : “On fabrique beaucoup trop de plastique”

Entretien avec Lizarazu : “On fabrique beaucoup trop de plastique”

Champion du monde 98 et champion de l'environnement.

#LePlastiqueNonMerci, une journée France Inter et Konbini, le mercredi 5 juin. Enquêtes et reportages pour mettre en lumière les personnalités qui se battent pour changer les comportements.

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Bixente Lizarazu n’a pas attendu d’être à la retraite pour se préoccuper des questions environnementales. Investi dans plusieurs associations, il a créé la sienne, Liza pour une mer en bleus, en 2003 suite au naufrage en mer d’un pétrolier.
À l’heure où de plus en plus de voix se font entendre pour, notamment, réduire voire éradiquer la consommation et la production de plastique, le Basque, très attaché à la nature, nous partage son regard de citoyen impliqué dans la lutte pour l’environnement.


Tu peux nous parler de ton association Liza pour une mer en bleus et de ton engagement en faveur de l’environnement ?
Mon engagement a commencé il y a environ 25 ans avec Surfrider Foundation, association dont je suis le parrain. J’ai toujours gardé un lien très étroit avec eux parce qu’ils font un véritable travail de terrain, et ils ont énormément de bénévoles impliqués, notamment dans les campagnes de nettoyage des plages qui ont lieu chaque année pour la protection des littoraux et des océans. En 2003, j’ai créé Liza pour une mer en bleus après le naufrage du pétrolier le Prestige [en 2002, ndlr] et la pollution par l’hydrocarbure qui a suivi.
Pourquoi c’est important pour toi de t’impliquer ? 
Parce que j’ai un rapport avec la nature particulier lié a mes origines, le Pays basque, entre mer et montagne. J’ai toujours eu la chance d’être au contact de la nature et d’y trouver un équilibre et du plaisir. Il existe de nombreuses causes qui nous touchent plus ou moins en fonction de notre sensibilité, et l’environnement c’est un sujet qui m’intéressait. À chaque fois que j’ai pu voir des points de pollution, c’était choquant pour moi. C’est pour ça que je me suis engagé dans ce domaine.
La pollution par le plastique, notamment des océans, c’est quelque chose que tu observes au quotidien ?
Je l’observe par rapport à mes activités en mer (surf, plongée sous-marine, voile). On fabrique beaucoup trop de plastique. Mais ce n’est pas la seule source de pollution. Il y a aussi la pollution bactériologique, par les hydrocarbures, le transport maritime avec les dangers et les risques que ça représente. Sans parler de l’interaction entre la terre et la mer, où tout finit à l’eau par l’intermédiaire des ruisseaux et des rivières. La mer est le réceptacle de beaucoup de sources de pollution et on la maltraite.

De par tes activités associatives, tu as pu voir une évolution dans l’état de la pollution marine ?
Je n’ai pas une vision scientifique de la chose, mais sans en être un, évidemment qu’on pourrait réduire les emballages, notre consommation et améliorer le tri des déchets. Ça commence, mais on pourrait le faire beaucoup mieux parce que ça a un impact sur la nature. C’est n’est que ma vision de citoyen, et non de spécialiste, qui constate que beaucoup trop de choses terminent dans la nature.
À un degré plus large, est-ce que les footballeurs ont un vrai rôle à jouer dans la lutte pour l’environnement ? 
Ils ont de l’écho médiatique. S’ils souhaitent prendre la parole, ils seront beaucoup plus écoutés. Je l’ai fait en profitant de la caisse de résonance que je pouvais avoir en tant que footballeur. Et ça aide beaucoup les associations qui bossent sur le terrain. C’est à eux et aux bénévoles que revient tout le mérite. Nous, footballeurs, on a la possibilité de faire passer le message plus puissamment. Surfrider fait un travail remarquable et je le fais savoir. C’est une cause très importante parce que c’est notre bien commun. On a qu’une seule planète. On imagine des déplacements ailleurs [sur d’autres planètes, ndlr], mais je n’ai pas envie de bouger de là.
Quelles types d’opérations on pourrait imaginer pour améliorer les choses ? 
Si j’avais les réponses, je les donnerais avec grand plaisir. Je suis déjà content de voir les jeunes être particulièrement touchés par les problèmes environnementaux. Ils peuvent avoir un impact colossal sur les changements dans nos modes de vie et de fonctionnement. J’ai l’impression qu’il y a une vraie sensibilité à l’environnement chez eux. J’espère qu’ils vont réussir à faire bouger les choses et permettre au plus grand nombre d’être plus respectueux.