“En représentant la France, on part avec un petit plus au départ”.
Wilfried Thomas, aussi connu sous le nom de Vulrak, a porté les couleurs de la France lors de la dernière Copa Manageria, l’équivalent de la Coupe d’Europe de Football Manager. Malgré une belle équipe, le joueur de 28 ans s’est fait sortir en quart de finale par le Portugal, futur vainqueur de la compétition. A Football Stories, il raconte son parcours et délivre quelques conseils à celles et ceux qui aimeraient se lancer dans Football Manager.
Est-ce que tu peux nous raconter ton parcours lors de cette Copa Manageria ?
Dans un premier temps, on a effectué la phase de draft, avec les cinq joueurs nationaux à sélectionner. J’avais déjà mon idée des cinq, et j’ai pris Kanté, Pogba, Umtiti, Varane et Mbappé. On va dire qu’en représentant la France, on part avec un petit plus au départ même si ça impacte pas mal le budget.
Au premier match j’ai joué contre les Pays-Bas. J’étais archi dominateur mais ça s’est fini sur un 0-0, avec une action à la 88e où mon attaquant tape le poteau. Après ce match, je me suis demandé si je devais changer de tactique, mais comme j’ai dominé, je suis resté comme ça. Ensuite, j’ai rencontré l’Irlande du Nord. Là aussi j’ai dominé, même si c’était assez serré. J’ai pris un carton rouge et il est revenu à 3-2. J’ai commencé à subir et à 10 minutes de la fin, Mbappé a inscrit le 4e but. Après ça s’est joué entre la Pologne et moi car on était à égalité de points. En 1e mi-temps, je gagnais 3-0 et au final j’ai gagné 4-0. J’ai fini 1er de la poule avec 7 points.
Après, j’ai rencontré le Portugal, qui s’est qualifié au goal average face à l’Italie. C’est une des équipes qui me faisait peur parce que Cristiano est capable de tout. Le Portugais a employé une tactique très défensive, moi je n’ai pas changé. Il jouait avec trois défenseurs centraux, deux latéraux, un milieu défensif, deux centraux, un 10 et un attaquant. J’ai mis un but sur pénalty et lui sur coup franc. Ca a fait 1-1 et Cristiano n’avait rien fait du match. Pour le deuxième match, mon adversaire a effectué quelques changements tactiques. Il me met deux buts sur corners, dont un de Ronaldo. Je réduis le score sur pénalty et derrière il marque encore sur coup franc. J’ai pris que des coups de pieds arrêtés. C’est la nouveauté de cet opus de pouvoir les jouer et je pense qu’il a démontré que ça fonctionnait plutôt mal.
Je ne vais pas dire que je ne regrette pas. Il a gagné la compétition et je me dis que j’ai perdu contre le vainqueur. Il méritait de gagner cette double confrontation.
Comment as-tu composé ton groupe ?
Avec l’ensemble des joueurs, nous étions dans une même et unique draft. La seule consigne c’était que nos cinq premiers joueurs soient nationaux. L’ordinateur a ensuite prédéfini par tirage au sort l’ordre de choix et on devait prendre les joueurs qu’on voulait. S’ils étaient déjà pris, il fallait prendre quelqu’un d’autre. À la base, je voulais prendre Kepa aux cages, mais l’Espagnol nous a surpris parce qu’on pensait tous qu’il allait prendre De Gea, mais il a pris Kepa. J’ai donc choisi Handanovic. À droite en défense, j’avais Fernandes, le Mexicain. Dans l’axe, Umtiti et Varane. En arrière gauche, j’avais Gaia. En milieu défensif, Nzonzi. Dans l’axe, Kanté et Pogba. À droite Mbappé, à gauche Correa. Et devant Dries Mertens.
Après ça, il me restait même pas 20 millions pour les remplaçants. J’avais un gros onze donc pour les autres, il fallait que je fasse les bons choix. J’ai pris Ravkovic aux cages et Mammana en défenseur central, soient des joueurs qui ont montré dans la vraie vie qu’ils avaient le niveau. J’ai pris Pape Cheikh Diop au milieu de terrain également et Chicharito devant, qui a fait le taf quand j’ai pris un rouge.
Est-ce que tu as suivi une préparation spécifique pour cette compétition ?
Là où j’ai passé un peu de temps, c’est au niveau des calculs. Parce qu’on se fixe une idée d’équipe et comme on est 16 participants, on a une chance sur 15 d’avoir le joueur qu’on veut. J’ai essayé d’avoir des joueurs pour obtenir un onze qui me convenait avec notamment les cinq, six Français.
J’ai effectué quelques rencontres avec des membres de mon staff. On faisait trois, quatre matches par jour, ça durait une heure. Mais c’est surtout la phase draft où il ne fallait pas se tromper. Si on fait une erreur de 10 ou 15 millions d’euros ou qu’on se précipite sur un joueur, on peut avoir des problèmes. Pour moi, la draft c’est le choix le plus important. Il faut se baser sur les cinq joueurs qui nous sont acquis parce qu’on est les seuls à pouvoir les avoir.
#FM19 | La phase de groupes est terminée. Voici les classements. Les deux premiers de chaque groupe se qualifient. Je jouerais le Portugal demain en quart de finale. #CopaManageria pic.twitter.com/Ul9aqQdHYI
— Wilfried 'Vulrak' Thomas (@Vulrak) 1 décembre 2018
Qu’est-ce qui t’a manqué pour passer les quarts de finale ?
En tant que compétiteur, se faire éliminer et ne pas gagner c’est frustrant mais ça fait partie du jeu. Dans mon premier match, ce qui a manqué c’est un peu de chance, parce que je fais 24 tirs, 11 cadrés et je ne marque que sur pénalty. Ce ne sont pas mes joueurs qui frappent à 30m, c’est son gardien qui fait un super match.
Entre les deux rencontres, j’ai hésité à baisser en intensité pour lui laisser le ballon et qu’il sorte. Je suis resté sur mon jeu et je me suis pris trois coups de pieds arrêtés. Je ne sais pas s’il a manqué quelque chose. S’il s’était fait éliminer en demie, je me le serais dit, mais étant donné qu’il a gagné, je ne sais pas s’il manquait qu’un petit truc.
Qu’est-ce que ça fait pour toi de représenter ton pays dans une telle compétition ?
C’est toujours agréable. Ça permet également de rencontrer des personnes d’autres pays et de voir d’autres manières de jouer. Il y a aussi le côté humain qu’on n’a pas en PvP (acronyme voulant dire “joueur contre joueur”, ndlr). Concernant les joueurs, on voit des choix différents comme ceux qui jouent avec ou sans libéro.
Qu’est ce qu’il manque pour que Football Manager change de dimension et soit reconnu comme un vrai jeu de eSport ?
Il faut déjà stabiliser le PvP, parce qu’en réseau il y a souvent des crash du jeu. Par exemple, quand on fait des changements en même temps. En physique, en compétition, on joue sur un seul et même ordi, comme ça le jeu ne peut pas bugger.
Il y a la question de la 2D et la 3D, c’est un débat aussi. Les animations ne sont pas fidèles à ce qu’elles devraient montrer. Et ça montre une mauvaise illustration de la 3D par rapport à la mécanique du jeu. Mais je pense que c’est aussi à la communauté de faire en sorte que ça aille dans ce sens-là, bien que les 3/4 des joueurs jouent en mode carrière solo. Ce n’est donc pas la priorité des studios de développer le mode online.
#FM19 | Bravo au Portugal pour sa victoire 4-2 sur l'ensemble des deux matchs (1-1 / 3-1) en quart de finale. Je n'ai pas su concrétiser ma domination lors du premier match et CR7 a été énorme au second. Il retrouvera en demi la Grèce, vainqueur de la Pologne. #CopaManageria pic.twitter.com/jrXvNmPthe
— Wilfried 'Vulrak' Thomas (@Vulrak) 2 décembre 2018
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui aimerait se lancer dans FM 2019 ?
S’aider des différents plateformes et tutoriels qu’on peut voir sur Internet. Ne pas se laisser influencer par les personnes qui ne partagent que leur réussite, car peu de personnes osent partager leur problèmes et leurs difficultés à jouer pour avoir l’aide de la communauté. Pour quelqu’un qui veut se lancer dans le jeu, je conseille de prendre son club de cœur parce qu’il connaitra les joueurs, la manière dont le club joue. Et il faut jouer. Sans se prendre la tête. On perd, on perd. Ça viendra de toute façon tout seul parce qu’il y a tellement de choses avec l’entraînement, le recrutement, le salaire, le budget. Une alternative, ça peut être FM Touch. Une version un peu plus simplifiée et ça peut être une première prise en main intéressante.
Avec quelle(s) tactique(s) tu conseilles de jouer, surtout si on débute ? Et quels joueurs il faut prendre sur la version 2019 ?
Tout dépend de l’équipe et du budget. Mais quand on débute, tout le monde connait le 4-4-2. Pour vraiment voir ce que valent notre club et nos joueurs, on peut commencer avec un 4-4-2 classique et en fonction des matches amicaux et des joueurs, adapter les consignes une par une et voir l’effet sur la tactique.
Sur le recrutement, ça dépend. Il y a les dépensiers et ceux qui aiment avoir des joueurs gratuits. Mais cette année il y en a deux qui sortent du lot : Rodrygo et Van Dijk.
C’est quoi la suite pour toi, t’as repris directement ta partie de Football Manager 2019 ?
Quand je suis rentré, je me suis couché parce que j’allais au travail 4h après. Donc j’ai pas repris tout de suite ma partie. J’ai pas encore commencé de carrière solo de mon côté. J’ai fait beaucoup de tests mais pas une partie qui dure dans le temps. Mais là je vais en commencer une première avec l’AFC Wimbledon.
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