Détenue en Russie, la championne Brittney Griner ne peut pas participer à la reprise de la saison américaine de basket féminin

Détenue en Russie, la championne Brittney Griner ne peut pas participer à la reprise de la saison américaine de basket féminin

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© Christian Petersen GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

À la veille de son procès, les États-Unis ont opté pour une toute nouvelle stratégie.

La saison américaine de basketball féminin s’ouvrira vendredi soir sans l’une de ses meilleures joueuses, détenue en Russie.

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80 jours après l’arrestation de Brittney Griner, double médaillée d’or olympique dans un aéroport près de Moscou, une nouvelle mobilisation a été lancée pour tenter de la ramener aux États-Unis.

L’immense star du basketball est accusée d’avoir eu en sa possession des “vapoteuses et un liquide présentant une odeur particulière” d’huile de cannabis, selon les douanes russes.

Brittney Griner était en Russie pour participer au championnat local avant que la saison ne reprenne aux États-Unis. La pratique est courante pour les joueuses américaines, qui gagnent dans les ligues étrangères des salaires bien supérieurs à ceux qu’elles ne touchent dans leurs équipes locales.

Une arrestation passée sous silence…

Craignant que la joueuse ne soit utilisée comme un outil de pression dans la guerre en Ukraine, qui a débuté quelques jours seulement après son interpellation, les autorités américaines ont, dans un premier temps, fait profil bas sur son cas, sans se prononcer sur le bien-fondé légal de son arrestation. Depuis son interpellation mi-février, la pivot est détenue dans une cellule, selon l’agence TASS.

Contrairement à la disparition de la star chinoise du tennis Peng Shuai qui avait provoqué un branle-bas de combat dans le monde du tennis et fait la une de tous les journaux, l’arrestation de Brittney Griner, championne ayant offert aux États-Unis leur septième médaille d’or d’affilée, est passée inaperçue. Elle n’est révélée au grand public que le 5 mars. Pas de veillée, pas de manifestation.

Mais à deux semaines du début de son procès où elle risque jusqu’à dix ans de prison, les États-Unis ont opté pour une toute nouvelle stratégie.

Détention illégale

La diplomatie américaine a pour la première fois mardi annoncé “être parvenue à la conclusion que la Fédération de Russie détient injustement la ressortissante américaine Brittney Griner”.

Conséquence de cette décision, son dossier sera désormais suivi directement par l’émissaire du président Joe Biden pour la libération des “otages” américains à l’étranger, Roger Carstens. Ce dernier a œuvré à la libération la semaine dernière de l’ex-Marine Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, dans le cadre d’un échange contre un pilote russe détenu par la justice américaine.

La femme de la basketteuse, Cherelle Griner, qui avait depuis mars appelé au “respect de leur vie privée” a aussitôt redonné de la voix. “Je t’aime et tu me manques plus que tout”, publie-t-elle mercredi sur son compte Instagram, inondé de clichés du couple.

Du même élan, la WNBA, la ligue féminine professionnelle de basket aux États-Unis, annonce vouloir rendre hommage à Brittney Griner et “reconnaître [son] importance” en faisant figurer ses initiales et son numéro 42 le long des parquets des 12 équipes de la ligue pendant toute la saison 2022.

La WNBA promet que Brittney Griner continuera aussi à percevoir son salaire. L’initiative est applaudie et relayée par de nombreuses stars du sport féminin, dont la footballeuse Megan Rapinoe, à l’avant-garde de la lutte pour l’égalité des rémunérations entre hommes et femmes dans le sport.

“Si un des cinq meilleurs joueurs masculins du monde était détenu en Russie en ce moment même, quelle qu’en soit la raison, l’affaire serait couverte avec beaucoup plus d’attention”, soulignait l’ancien basketteur Rex Chapman.

Konbini sports avec AFP.