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Alors que Messi emmène seul l’Argentine vers son 3e sacre, on vous propose de regarder quelques années en arrière, 36 années plus précisément. En 1986 a lieu la Coupe du monde au Mexique. Alors que la grande Italie vient pour maintenir son titre de champion du monde, que le Brésil emmène une de ses meilleures équipes, que l’Allemagne et l’Angleterre cherchent à soulever à nouveau le trophée, et que la France se prépare à manger du Brésilien, l’Argentine arrive sur le sol mexicain, menée par le meilleur joueur du monde : Diego Maradona. Après son absence lors du sacre de 1978 et une énorme désillusion en 1982, le capitaine de l’Albiceleste compte bien marquer l’Histoire de football. Et il est prêt à le faire qu’avec sa patte gauche (et sa main).
Un parcours impeccable
Dans ce Mondial à 24 équipes, l’Argentine se retrouve dans le groupe A. Lors du premier match face à la Corée du Sud, le dieu du football se réveille et signe 3 passes décisives pour une victoire 3-1. Contre le tenant de titre italien, Maradona ouvre son compteur but et accroche un match nul d’une belle demi-volée croisée. Pour le dernier match, l’Argentine l’emporte 2-0 contre la Bulgarie, et l’Albiceleste prend la première place de la poule. Avec 1 but et 4 passes décisives sur les 6 buts marqués par la sélection argentine, Maradona montre déjà qu’il compte emmener son pays au sommet du tournoi.
Direction le sacre
Les phases éliminatoires voient un Diego Maradona monter d’un cran dans sa technique et son efficacité. À chaque action il représente un danger pour l’équipe adverse et n’est souvent arrêté que par des fautes. Le huitième de finale est un derby sud-américain avec l’Uruguay et la victoire se fait difficilement. Pasculli marque le seul but de la rencontre et permet à l’Argentine d’atteindre les quarts.
Lors des deux matchs qui suivent, Maradona déroule tout son talent et est inarrêtable. Dans un match aujourd’hui légendaire contre l’Angleterre (2-1), Maradona un doublé historique et qualifie son équipe. Même menu pour les Belges (2-0) qui en prennent deux par l’Argentin, qui joue sur le terrain comme s’il était à l’entraînement.
Ne reste que la finale. Après avoir défait la France en demi-finale, c’est la grande Allemagne qui se présente à Maradona. Dans un match très fermé, où le capitaine ne montre par son niveau de jeu habituel, l’Argentine parvient à mener au score 2-0. Hélas, l’Allemagne égalise en 7 minutes, et alors qu’on approche de la fin du temps réglementaire, Maradona lance Burruchaga en profondeur, qui s’en va vaincre le portier allemand. L’Argentine l’emporte 3-2, et Diego Maradona est sur le toit du monde.
Des statistiques stratosphériques
Lors de ce Mondial, l’Argentine inscrit 14 buts. Sur ces 14 buts, Maradona se montre décisif à 10 reprises. Avec 5 buts inscrits dont 2 doublés, il est le 2e meilleur buteur du Mondial, et termine meilleur passeur avec 5 passes décisives. Le tout en seulement 7 rencontres. Évidemment, Maradona est nommé meilleur joueur du tournoi.
Au-delà de ces simples statistiques qui font déjà de lui à l’époque un dieu vivant, Diego Maradona se positionne comme un vrai leader tout au long de ce mois de juin 1986. La sélection argentine n’est certes pas mauvaise, mais n’a pas un collectif lui permettant d’atteindre le titre, et il faut donc un Maradona omniprésent sur le terrain pour faire la différence. D’ailleurs, Teófilo Cubillas, joueur péruvien des années 80, compare la prestation du numéro 10 à celle de Pelé : “Pelé avait une immense équipe autour de lui. Maradona agit seul“.
La main de Dieu
Si une prestation du dieu argentin doit rester dans les livres, c’est celle du quart de finale contre l’Angleterre. En seulement 3 minutes, Diego Maradona choque à deux reprises le monde entier. La première de sa main gauche, la seconde de son pied gauche.
À la 51e minute, alors que le score est de 0-0, Maradona file au duel avec le gardien adverse sur une balle perdue. Lui manquant plusieurs centimètres, il utilise son bras et parvient à tromper le goal. Alors que les Anglais se plaignent, l’arbitre accorde le but dans la stupeur générale. À la fin de la rencontre, Diego Maradona expliquera aux journalistes qu’il a marqué “un peu avec la tête de Maradona, un peu avec la main de Dieu”.
Mais à la 54e minute du match, Maradona décide de calmer tout le monde et de montrer qu’il est bien le meilleur joueur de la planète. Récupérant le ballon au milieu de terrain, il aligne les dribbles et élimine toute la défense adverse avant d’inscrire ce qui est encore pour beaucoup aujourd’hui le but du siècle.
À l’âge de 12 ans, le jeune Diego annonçait à la télévision argentine : “J’ai deux rêves : disputer la Coupe du monde et la gagner”. Le 29 juin 1986, Diego Maradona venait de réaliser ses deux rêves.
