En racontant de l’intérieur le transfert retentissant à l’été 2000 de Luis Figo du FC Barcelone à l’ennemi juré, le Real Madrid, le documentaire de Netflix Le transfert du siècle : et Figo changea de camp nous offre aussi la grille de lecture idoine pour mieux appréhender le mercato d’aujourd’hui. Car ce qui s’est joué il y a 22 ans montre que l’impossible dans le foot n’existe pas, particulièrement en matière de recrutement.
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Nous sommes en 2000, à l’aube d’un nouveau siècle et du IIIe millénaire. Luis Figo est une star du FC Barcelone. À Madrid, un nouveau venu veut briguer la présidence du Real. Son nom : Florentino Pérez. Son programme est simple : faire rayonner le club qui vient pourtant de remporter une 2e Ligue des champions en trois saisons. Et pour cela, il faut du clinquant. S’il est élu, il promet donc de faire venir l’un des meilleurs joueurs du monde, Luis Figo. Mais l’international portugais est un élément essentiel du Barça et sa clause libératoire s’élève à 60 millions d’euros. Plus qu’une fortune à l’époque.
“Il faut penser à soi”
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Durant les 104 minutes du documentaire, on revit les différentes étapes et rebondissements de ce transfert hors norme. Ses acteurs racontent leur vérité, Luis Figo en tête, sans jamais parvenir à livrer le même récit de cette saga. Mais plus que la recherche du vrai, le film, via ses témoignages, s’efforce à montrer les rouages d’une opération où les sentiments se mêlent à la politique et l’argent.
Entre désir de reconnaissance, loyauté, ego et gros sous, l’histoire du transfert de Luis Figo est un parfait cas d’étude des dynamiques en cours lors d’un transfert de ce genre — comprendre, d’une star du football. À plusieurs moments dans la narration, on fait le parallèle avec l’arrivée de Neymar au PSG ou la non-venue de Kylian Mbappé au Real Madrid : la longue séquence médiatique, les déclarations des deux camps, les annonces, les démentis et les sommes engagées.
Mais le plus précieux dans le documentaire restent les commentaires de Figo. À travers les confessions et souvenirs du Ballon d’Or 2000, on saisit mieux ce qu’il se passe dans la tête d’un joueur durant ces moments intenses de négociations, que les positions ne sont pas figées, et que l’affectif, la famille et l’aspect pécuniaire entrent en compte, pas toujours avec la même importance et au même moment. Et qu’à la fin, c’est le choix du joueur qui prime. Luis Figo ne dit d’ailleurs pas autre chose : “Il y a des moments importants où il faut penser à soi”.
