Au fait, pourquoi la Russie ne s’appelle pas la Russie aux JO ?

Au fait, pourquoi la Russie ne s’appelle pas la Russie aux JO ?

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Stanislav Krasilnikov/TASS

Petit cours de rattrapage pour ceux qui ne savent pas ce que signifie ce fameux "ROC".

Vous l’avez sûrement remarqué en regardant les JO à la télé : cette année, pas de Russie, mais le terme “ROC” pour désigner les athlètes russes. Mais pourquoi donc ? 

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ROC désigne le Comité Olympique Russe, qui représente donc l’ensemble des athlètes russes à Tokyo. Car la Russie elle-même a été suspendue de JO, pour une immense affaire de dopage, mais ses athlètes eux ne sont pas disqualifiés pour autant. 

La Russie vise jusqu’à 50 médailles lors des Jeux olympiques de Tokyo, a expliqué à l’AFP le patron de son comité olympique (ROC), et cela en dépit des sanctions “injustes” privant les sportifs russes de leurs drapeau et hymne à cause d’un vaste scandale de dopage.

“Bien sûr que le drapeau national, l’hymne national sont des facteurs supplémentaire de motivation (…) et que nous allons concourir sans ces éléments manquants, néanmoins nous prévoyons de remporter 40-50 médailles”, a déclaré Stanislav Pozdniakov lors d’un entretien à l’AFP. Elle en compte déjà 48 à l’heure où nous écrivons ces lignes. 

Depuis 2015 et une colossale affaire de triche sportive aux multiples rebondissements, la Russie a été suspendue quatre ans des grandes compétitions internationales par l’Agence mondiale antidopage (AMA), sanction ramenée fin 2020 à deux ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS) malgré des voix réclamant l’exclusion pure et simple des Russes. Jusqu’en décembre 2022, seront donc bannis l’hymne, le drapeau et jusqu’au nom de la Russie.

Les sportifs russes, eux, sont bien de la partie, mais cette décision reste “injuste pour nos sportifs” et “excessive”, regrette Stanislav Pozdniakov, le patron du ROC. “La génération actuelle de sportifs russes (…) n’a rien à voir avec des accusations qui remontent à 2015”, ajoute-t-il.

Cette position, selon laquelle les sportifs propres payent pour les dérives de leurs aînés, est celle de la Russie depuis les premières révélations de l’AMA. Le problème est que Moscou a aussi cherché, pas plus tard que fin 2018, à manipuler les données du laboratoire antidopage de Moscou transmises à l’AMA afin notamment de cacher des traces de contrôles positifs.

Stanislav Pozdniakov juge cependant que le temps est venu de tourner la page, alors que les responsables russes, Vladimir Poutine en tête, ont longtemps dénoncé un complot occidental, visant à humilier et éliminer un concurrent sportif et géopolitique.

Ainsi, le patron de l’olympisme russe salue “le travail conjoint effectué par le ROC et le CIO (qui) rend nos athlètes heureux” en leur offrant la possibilité d’aller aux JO sous bannière neutre.

Quant aux sanctions du TAS, “nous comprenons que dans tout différend entre deux organisations qui vont en justice – ici Rusada et l’AMA – la vérité est quelque part au milieu”, dit-il, un brin langue de bois avant de philosopher sur “la vie humaine (qui) est toujours basée sur une sorte de compromis et la recherche d’un consensus”.

Le consensus a peut-être été trouvé à Tokyo, où les sportifs russes concourront sous le nom du ROC dont ils arboreront le symbole : une flamme olympique aux bandes blanches, bleues et rouges, les couleurs du drapeau national. L’hymne a été remplacé par une oeuvre du compositeur russe Tchaïkovsky et la tenue officielle sera aux couleurs de la Russie.

Konbini Sports avec AFP