Nirmal Purja est un alpiniste népalais de 37 ans habitué des exploits. En octobre 2019, il était rentré dans la légende en réussissant l’ascension des 14 sommets de plus 8 000 mètres de haut, en seulement 90 jours. Dans son périple express, il avait immortalisé un moment qui avait fait le tour du monde : les embouteillages au sommet de l’Everest.
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Cette fois-ci, l’exploit a été réalisé en équipe. Dix alpinistes népalais se sont lancé le défi de réaliser l’ascension du K2, le deuxième plus haut sommet du monde derrière l’Everest, en hiver. Gravir ce sommet est déjà un exploit car il est l’un des plus redoutés de la planète : plus de 80 personnes y ont trouvé la mort en tentant son ascension. Le dernier est un Espagnol, mort quelques heures après que l’équipe népalaise a atteint le sommet. Il ne faisait pas partie de ce groupe mais d’une autre équipe qui préparait une autre tentative.
Le K2 est situé à la frontière du Pakistan et de la Chine, et ce moment, comme en France, dans l’Himalaya, c’est l’hiver. L’alpiniste français Éric Loizeau décrit à Franceinfo pourquoi ce sommet est le plus difficile, et particulièrement en hiver :
“C’est une montagne très compliquée, c’est déjà pratiquement le ‘8 000’ le plus difficile à grimper en été. Et en hiver, il est soumis à une météo très compliquée avec toujours beaucoup de vent, ce qui veut dire du froid. Il y a eu beaucoup de décès d’alpinistes à la montée ou à la descente. Par rapport à l’Everest, c’est un peu plus dur. La partie compliquée et très dangereuse est située pratiquement au sommet. […]
[Lors de cette expédition], il faisait beau et il n’y avait pas de vent. C’est important parce que c’est ce qui accentue le froid et déstabilise. Le vent est l’ennemi en montagne. On est en hiver, donc ils ont forcément eu du froid, par contre je n’ai pas l’impression qu’il y avait beaucoup de neige, c’est un avantage parce que cela limite les avalanches. Mais de toute façon, c’est un exploit considérable.”
Dans le Karakoram, la région qui abrite le K2, le vent en hiver est cinglant et peut atteindre les 200 km/h. Les températures quant à elles peuvent descendre jusqu’à -60 °C sur les parties sommitales. Les alpinistes népalais semblent donc avoir choisi le bon moment pour tenter cette expédition, les conditions étant plutôt clémentes.
Même si ses alpinistes sont habitués aux conditions d’extrême des très hautes montagnes, étant nés au Népal, à 8 000 mètres d’altitude, tout le monde est logé à la même enseigne. Nirmal Purja déclare sur son Instagram qu’il a réussi cette ascension sans assistance d’oxygène. Une prouesse d’autant plus extraordinaire.