Salvador : une femme emprisonnée pour une fausse couche libérée après 13 ans

Salvador : une femme emprisonnée pour une fausse couche libérée après 13 ans

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Marche anti-avortement “Si a la vida”. 27 mars 2022 à Madrid. © OSCAR DEL POZO / AFP

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Par Lisa Coll

Publié le

Le Code pénal salvadorien interdisant l’avortement depuis 1998, cette femme a purgé une partie de sa peine.

Une Salvadorienne condamnée à trente ans de prison pour une fausse couche qualifiée d’homicide aggravé a été remise en liberté lundi à la suite de la commutation de sa peine, après treize ans d’incarcération, selon une ONG. “Après treize ans et cinq mois de prison, Maritza a retrouvé sa liberté grâce à la commutation de sa peine”, a déclaré l’Association citoyenne pour la dépénalisation de l’avortement (ACDATEE) dans un communiqué.

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“Je suis très heureuse de retrouver ma liberté […]. Je remercie toutes les personnes et organisations pour leur soutien, je leur demande de continuer à me soutenir pour que d’autres femmes qui sont encore en prison puissent être libérées”, a déclaré Maritza, identifiée uniquement par ce prénom pour préserver son anonymat.

La présidente de l’ACDATEE, Morena Herrera, a exprimé sa “joie” qu’“après de nombreuses années, justice ait été rendue” et a promis de travailler à la libération de onze autres femmes emprisonnées.

Le traitement judiciaire du cas de Maritza “est incorrect” et “viole” les droits humains

C’est ce qu’a déclaré l’avocate de l’Association, Abigail Cortez. “Dans le procès de condamnation de Maritza, il y avait trois juges ; l’un d’entre eux a motivé son vote pour l’acquittement et a conclu que, lors de l’audience publique, les éléments nécessaires n’avaient pas été fournis pour pouvoir conclure à la véracité des faits, ce qui est la base de tout argument motivé de culpabilité”, a-t-elle déclaré.

Le Code pénal salvadorien interdit depuis 1998 l’avortement en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant, et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à huit ans de prison. Cependant, les poursuites sont généralement engagées pour “homicides aggravés”, passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à cinquante ans de prison.

Konbini news avec AFP