Rafah : Macron prévient Netanyahou que tout “transfert forcé de population” constituerait un “crime de guerre”

Rafah : Macron prévient Netanyahou que tout “transfert forcé de population” constituerait un “crime de guerre”

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© Stéphane Mahe/AFP

Par Lise Lanot Lise Lanot,Konbini avec AFP

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Emmanuel Macron a fait part de son intention de porter au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution pour appeler à "un cessez-le-feu immédiat et durable" à Gaza.

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton aujourd’hui, dimanche 24 mars, envers le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, marquant à nouveau “sa ferme opposition” à une offensive israélienne sur Rafah et avertissant que “le transfert forcé de population constituait un crime de guerre”.

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Lors d’un entretien téléphonique avec Benyamin Netanyahou, le dirigeant français a aussi condamné “fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué. L’État d’Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée.

Il a également fait part de son intention de porter au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution pour appeler à “un cessez-le-feu immédiat et durable” à Gaza. Moscou et Pékin se sont opposés vendredi à une proposition de résolution similaire de Washington, dénonçant notamment un texte “hypocrite”.

Cinq mois et demi d’une guerre dévastatrice ont plongé la bande de Gaza dans une situation humanitaire catastrophique. Le président français a insisté pour que l’État d’Israël ouvre “sans délai et sans conditions tous les points de passage terrestres existant vers la bande de Gaza”.

Emmanuel Macron a également échangé au téléphone dimanche avec le roi Abdallah II de Jordanie. Les deux dirigeants “ont évoqué le bilan et la situation humanitaire injustifiables à Gaza”, selon l’Élysée. Ils ont plaidé de concert pour un cessez-le-feu “immédiat et durable” et “insisté sur le fait que soumettre des civils à un risque de famine était injustifiable”.

Ils ont plébiscité une solution à deux États, “seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à la paix et la sécurité” et qui “implique la création d’un État palestinien incluant Gaza”.

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a entraîné la mort d’au moins 1 160 personnes, la plupart des civil·e·s, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles israéliennes. D’après ces sources, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles, l’État d’Israël a juré d’anéantir le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive qui a tué 32 226 personnes à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.