Il explose tout avec son premier album… mais qui est Ziak ?

Il explose tout avec son premier album… mais qui est Ziak ?

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Par Konbini

Publié le , modifié le

Aujourd’hui devenu incontournable avec son album Akimbo et ses 18 766 ventes en une semaine, le rappeur masqué fascine.

18 766 ventes, soit le deuxième meilleur score cette semaine derrière l’imbattable PLK, mais avec un meilleur démarrage que Leto, Alonzo ou encore Naps en 2021… Ziak impressionne avec Akimbo, son premier projet. Les résultats sont fous pour un artiste émergent et l’énergie de sa musique captive. Avec cet album, Ziak confirme qu’il est l’une des figures de la drill en France, et tout ça en à peine deux ans.

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Sortir un 17 titres en tant que drilleur peut très vite se transformer en mauvaise idée. 45 minutes d’ambiance sombre et de découpe sans variation de flow ou de thème abordé, c’est le risque de proposer un projet monotone et sans réel intérêt. Au vu de la discographie de Ziak avant la sortie d’Akimbo, on pouvait avoir peur de cette redondance. Le rappeur d’Évry s’est chargé de rassurer tout le monde le 12 novembre.

Prise de risque

La première partie de l’album est efficace, sans proposer nécessairement quelque chose de nouveau. Les trois singles et l’interlude (qui plaira aux haters de Ziak) n’aident pas forcément à rentrer dans le projet. Mais à partir de “Shonen”, neuvième titre d’Akimbo, l’album change de dimension.

Dès les premières notes de piano et les premières punchs, on se rend compte qu’on est loin de “Raspoutine” ou encore de “C’est la vie”, morceaux qui ont fait connaître le rappeur. Dans ce titre plus introspectif que les autres, Ziak ne nous parle pas de ses “copains”, mais de ses parents. Un terrain généralement difficile à aborder pour les habitués de la drill. C’est le morceau le plus atypique de la carrière de Ziak, celui qu’il faut absolument écouter.

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Suivent “Badman Trip” et son instrumental électro, “Lauiss” et son Boom bap, “Lloret de Mar” et son refrain autotuné… Cette deuxième partie du projet met tout le monde d’accord. La prise de risque fonctionne, pour terminer sur certainement le morceau le plus complet d’Akimbo, “Prière”. Cette variété sur la deuxième partie de l’album rend la première partie meilleure, et on se satisfait très rapidement de l’ensemble.

Une ascension clivante

Ziak sort son premier clip “Double Dash” le 14 janvier 2020. Son entrée dans la musique est discrète, mais pas pour très longtemps puisque dès son deuxième titre, “Raspoutine”, la température monte. C’est le début de l’engouement autour de ce personnage mystérieux et charismatique. Les gros titres s’enchaînent ensuite… “C’est la vie”, “LG”, jusqu’à son plus gros titre sorti aujourd’hui, “Fixette”. C’est avec l’écho de ce dernier clip que les internautes ont vraiment commencé à se demander qui était Ziak.

Les influences du rappeur sautent aux yeux pour les amateurs de drill UK. Il dissimule complètement son visage, de la même manière que les drilleurs des quartiers chauds de Londres. D’autres références sont évidentes comme la reprise de vocabulaire, de gimmicks ou même de gestuelles. Côté gimmicks par exemple, il va reprendre le “huh huh” de M24, rappeur de Brixton.

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Ces références sont beaucoup trop présentes pour certains, et ça pose problème. Une partie des auditeurs reprochent à Ziak d’être une copie de ses influences et un “verbalist”, c’est-à-dire quelqu’un qui ne vivrait pas ce qu’il énonce dans ses textes. C’est un élément qui a du mal à passer chez les drilleurs, notamment chez Ashe 22 et La F par exemple, qui ont déjà critiqué à plusieurs reprises Ziak, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’à travers leur musique.

La musique avant tout

Avec ce premier album, Ziak crée son propre univers petit à petit. Ses différentes prises de risque sur Akimbo confirment qu’il peut être plus qu’une simple copie d’autres artistes. Ce développement n’est pas étonnant si l’on en croit l’hypothèse de certains, qui affirment que Ziak, issu de la mouvance Vine, proposait de la musique sous un nom d’artiste différent par le passé, et collaborait avec des personnalités du rap game assez éloignées de la mouvance drill tout en travaillant sa technique de post-production vidéographique sur YouTube.

Si l’on restera tout aussi mystérieux sur son identité, musicalement parlant, Ziak rassemble, et c’est ce qui compte. Le rappeur a annoncé une première date de concert à La Cigale à Paris en mai 2022. La billetterie a été épuisée en seulement 24 heures. Un tel succès lui a permis d’annoncer dans la foulée un Zénith de Paris pour janvier 2023. Alors même si les hypothèses à son sujet rendent le personnage clivant, Ziak restera le drilleur le plus attendu de tous.