Avec WARM UP, focus sur un artiste dont vous entendrez sûrement parler dans les mois à venir. Aujourd’hui, place aux étranges Jambinai, des rockeurs sud-coréens comme vous n’en avez jamais entendu. On vous a organisé un speed dating avec eux, en dix questions et un clip.
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Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la musique coréenne – surtout si vos connaissances s’arrêtent à Psy et son cortège de K-pop. Si vous voulez en savoir plus sur la culture coréenne mais que le billet d’avion coûte trop cher, écoutez Jambinai (ou “잠비나이” si vous préférez).
Dépaysement garanti grâce à l’usage d’instruments traditionnels tels le haegum ou le geomungo, dont les sonorités ancestrales s’entrelacent tout contre celles des guitares électriques et d’une batterie rageuse. On vous le garantit : bien davantage qu’une curiosité pour diggers en mal de world music pointue, Jambinai délivre une musique riche en rebondissements. Son album A Hermitage, sorti fin avril, est un véhicule confortable vers une riche palette de trips, allant des cieux azur du post-rock jusqu’à la fournaise du metal.
Avec des concerts remarqués autant aux Trans Musicales de Rennes qu’au bouillant Hellfest, les membres éblouissent leur auditoire grâce à un travail méticuleux sur les nuances (“For Everything That You Lost”), des titres qui frappent là où ça fait mal (“Wardrobe”, “They Keep Silence”) ou encore une attention particulière à ne pas faire de ses instruments coréens traditionnels de simples faire-valoir clinquants (“Abyss”). Jambinai souffle le feu, et il n’est pas prêt de s’éteindre.
Coucou, qui êtes-vous ?
Hello, nous sommes Jambinai, de Corée du Sud, et moi c’est Ilwoo. Je joue de la flûte coréenne et de la guitare électrique.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Nous sommes un groupe qui combine de nombreux éléments des musiques actuelles avec de la musique coréenne traditionnelle.
C’est compliqué à réaliser ?
Eh bien, il y a une certaine différence de volume entre le son du metal et celui des instruments traditionnels. C’est compliqué de faire un mixage harmonieux.
Vous nous montrez ?
Quand avez-vous commencé à jouer de la musique ?
J’ai commencé à l’âge de 5 ans, avec le piano. À l’âge de 13 ans, ma mère m’a dit : “Tu devrais davantage t’intéresser à la musique coréenne, car tu es coréen.” Alors j’ai appris le piri, une flûte coréenne traditionnelle.
Vous jouez aussi bien du haegum que du geomungo. Vous nous expliquez ce que c’est ?
Le geomungo a six cordes, et on peut en jouer avec un médiator, comme une guitare. Il remplit les fréquences graves dans le son de la musique traditionnelle coréenne. Le haegum, en revanche, a deux cordes et se joue avec un archet. Il remplit les fréquences aiguës.
Comment écrivez-vous vos chansons ?
Je me concentre sur le son coréen traditionnel et la tonalité spécifique de chaque instrument. La plupart des musiciens traditionnels abandonnent ces sonorités uniques, ils ne font que copier les instruments occidentaux avec leur instrument coréen. Pas nous.
Jambinai a-t-il un message à faire passer ?
Certains de nos titres ont un message. Certains évoquent la politique, d’autres la pureté, d’autres encore la pollution et l’environnement… On a pas mal de choses à raconter mais, finalement, je souhaite que nos auditeurs puissent se figurer les images de leur choix.
À côté du groupe, qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
À titre personnel, je compose de la musique pour de la danse contemporaine ou du théâtre. En ce moment, je travaille sur un ballet moderne. Sinon, je me repose, je fais de l’exercice et je joue de la musique.
Cet été, vous êtes venus jouer au Hellfest. Comment voyez-vous cet événement ?
Je suis un grand fan de metal ! Pour nous, c’est une énorme opportunité de pouvoir y jouer avec nos instruments coréens traditionnels.
Retrouvez Jambinai sur la page de son label Bella Union, sur Facebook, ou encore sur Twitter.