Dans The Survivalist, un type reclus dans un monde post-apocalyptique décide d’accueillir une mère et sa fille, dans la plus grande des paranoïas.
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Dans The Survivalist, le premier film de Stephen Fingleton dont Entertainment Weekly a relayé le premier trailer, le monde tel que nous le connaissons n’est plus qu’un lointain souvenir. Dans ce qui reste du présent (ou de l’avenir, on ne sait pas trop), l’homme est toujours un loup pour l’homme, mais les armes à feu ont remplacé le profit comme outil privilégié pour faire respecter le darwinisme social. Mais alors que ceux qui ont survécu à la fin de la civilisation, à l’annihilation des règles de vie en communauté et à la disparition pure et simple des réseaux sociaux en sont réduits à s’entretuer gaiement pour choper les canettes de Coca qui restent, un homme (notre héros, joué par Martin McCann) a décidé d’appliquer à la lettre le conseil de Voltaire en se retirant du monde pour cultiver son jardin.
Voire, quand la situation l’exige, dégommer deux ou trois congénères au fusil de chasse – parce que même après l’Armageddon, John Locke et la Constitution américaine sont encore dans toutes les têtes et que la défense de la propriété privée prévaut au meurtre de sang-froid. Mais la thermodynamique est ainsi faite qu’un système stable tend foncièrement vers le chaos : en d’autres termes, que les emmerdes approchent à grands pas pour notre Pierre Rabhi crépusculaire, qui cultivait ses tomates pépouze sans même réclamer des aides européennes.
Les emmerdes, lorsqu’elles se manifestent, prennent la forme d’une mère et de sa (trop jeune) fille, plus paumées et affamées qu’un réfugié au camp de Grande-Synthe. À force de suppliques, le duo convainc l’ermite parano, tout en tressaillements nerveux et regards de lapin apeuré, de leur fournir le gîte et le couvert moyennant droit de cuissage sur la plus jeune. On devine alors l’imminence d’une sorte de ménage à trois entre suspicion, violence et nécessité, d’autant que de patibulaires silhouettes armées semblent vouloir s’inviter à la “fête des voisins”. Coïncidence ou embuscade minutieusement préparée ? Le trailer ne nous en dira pas plus mais la morale est claire : de Sur la route à Koh-Lanta, l’enfer, c’est les autres. N’oubliez pas de bien fermer votre porte d’entrée avant d’aller dormir.