Concoctée par Pitchfork, cette vidéo décrypte la conception du deuxième album de Frank Ocean et la recette de son succès immédiat.
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Le 16 février dernier, Nostalgia, Ultra, la toute première mixtape de Frank Ocean, fêtait ses sept ans. Un anniversaire capital pour le monde de la musique, puisqu’il célèbre les débuts de l’énigmatique crooner californien. À cette occasion, Pitchfork a partagé une vidéo passionnante retraçant les quatre années qui ont séparé la sortie de Channel Orange (2012), le premier album studio tant acclamé de Frank Ocean, et celle du tant attendu Blonde (2016), son plus récent long format.
“Quelques mois après avoir dévoilé Channel Orange, Frank Ocean était déjà agité par l’idée de mettre un terme à sa carrière musicale”, explique le réalisateur Eavvon O’Neal, qui narre cette vidéo de cinq minutes. “Installé à Los Angeles, ce natif de La Nouvelle-Orléans a commencé à se sentir isolé, en manque d’inspiration, et de plus en plus méfiant à l’égard des gros labels.” Il poursuit :
“Alors, en 2013, Frank Ocean a mis tous ses disques durs dans un sac et s’est envolé pour Londres. Il s’est enfermé des mois durant dans les studios Abbey Road pour enregistrer la suite de Channel Orange. Il a également remplacé l’intégralité de son équipe, débutant ainsi ce qu’il a lui-même qualifié de jeu d’échec destiné à reprendre le contrôle sur ses productions originales, qu’il avait concédées à Def Jam par le biais d’un contrat signé en 2009.”
“Avec Blonde, il était enfin libre”
Intitulée “Frank Ocean’s BLONDE is an INSTANT CLASSIC”, la vidéo de Pitchfork revient ensuite sur la façon dont l’artiste s’est muré dans le silence pendant de nombreux mois, minimisant ses apparitions et créant une phénoménale attente autour de son deuxième disque.
Jusqu’à ce fameux 1er août 2016, qu’il a choisi pour diffuser un mystérieux live stream, qui a fini par donner vie à son album concept, Endless. “Les fans semblaient avoir reçu l’album qu’ils attendaient… Mais c’était sans compter sur Blonde, le véritable deuxième album studio de Frank Ocean, diffusé sur Internet dès le lendemain”, raconte Eavvon O’Neal, qui ajoute :
“Une discussion avec un vieil ami de la Nouvelle-Orléans a encouragé Frank Ocean à plonger plus profondément que jamais dans son passé, donnant vie à un album terriblement personnel. […] Et si Channel Orange semblait inspiré de la soul des années 1970, Blonde s’approche davantage des univers de Brian Eno ou des Beach Boys, avec des arrangements pensés par Jon Brion, James Blake et Jonny Greenwood de Radiohead.
D’autres artistes, tout aussi inattendus, ont été conviés sur cet album : le rappeur suédois Yung Lean, présent sur le titre ‘Godspeed’ aux côtés de la chanteuse de gospel texane Kim Burrell ; l’ancien membre de Vampire Weekend Rostam Batmanglij, que l’on retrouve sur ‘Ivy’ ; André 3000, qui a décidé de sortir de son silence pour délivrer un superbe couplet sur ‘Solo’ ; ou encore Beyoncé, sur ‘Pink and White’. […]
Quelques jours après la sortie de l’album, les fans se sont aperçus que, contrairement à Endless, sorti via le label Def Jam, Blonde était quant à lui paru de façon tout à fait indépendante, via le label personnel de Frank Ocean, baptisé Boys Don’t Cry. Avec Endless, Frank Ocean avait enfin rempli le contrat signé avec Def Jam, jouant ainsi le dernier coup de son jeu d’échec. Avec Blonde, il était enfin libre.”