Les 5 rôles emblématiques de Tom Cruise, acteur au grand talent

Les 5 rôles emblématiques de Tom Cruise, acteur au grand talent

Legend : les débuts

Innocent. C’est le mot qui décrit le mieux Tom Cruise dans ce film, juste avant que le succès de Top Gun ne l’emmène aux sommets. Inspiré de La Belle et la Bête de Jean Cocteau, Legend est une histoire fantastique sombre et effrayante aux décors somptueux. Alors âgé de 23 ans, Tom Cruise incarne Jack, habitant d’une forêt onirique fou amoureux d’une princesse. Il doit sauver son monde des ténèbres en protégeant une licorne grâce à l’aide d’un elfe, d’une fée et d’autres créatures magiques. Et, au passage, sauver la princesse, prise en otage par le démon Darkness.

Même si Legend n’a pas été un succès au box-office, il met en avant la fraîcheur des débuts de la carrière de Tom Cruise. Si l’histoire peut sembler tomber dans les clichés du fantastique, les images, elles, sont bien uniques. Trente ans après, les décors et les costumes surprennent toujours. Tom Cruise, quant à lui, garde tout au long du film une ingénuité et une candeur propres à l’histoire, incarnant à la perfection son rôle de héros virginal de contes pour enfants, bien loin des rôles de mâle alpha qu’il tiendra plus tard.
Nul doute que ce film ait inspiré Shigeru Miyamoto pour le jeu The Legend of Zelda. Et tant pis si le chant des licornes ressemble beaucoup trop à celui des baleines.
(Marie Fabre)

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Eyes Wide Shut : le masque tombe

Tom Cruise ne sait pas seulement jouer les casse-cou sur un avion ou en haut d’une tour. Avec Eyes Wide Shut, il prouve encore une fois son extrême polyvalence. Dans cet ultime film de Stanley Kubrick – adaptation du roman d’Arthur Schnitzler Traumnovelle – il entre dans la peau du docteur Bill Harford qui est marié à Alice, jouée par Nicole Kidman. Alors que sa femme lui révèle avoir déjà eu l’intention de le tromper, Bill se rend à une soirée orgiaque dans un château où tous les participants sont masqués.

Sexe, cauchemars, tentations et mysticisme, voilà un cocktail qui réussit plutôt bien à l’acteur. Tantôt déboussolé, tantôt sûr de lui, sa performance réussit à marquer durablement les esprits. Même si dans la fiction il doit avancer masqué, Tom Cruise met en avant ses faiblesses et sa fragilité à visage découvert. C’est un jeu à fleur de peau qu’il nous donne à voir. Ce qui n’est pas forcément étonnant lorsque l’on sait que son mariage avec Nicole Kidman traversait une période bien difficile au moment du tournage.
Quoi qu’il en soit, on aime ce Tom Cruise-là, avec ses failles mises à nu et sa sincérité qui crève l’écran. Dans le même genre, on pense à Vanilla Sky dans lequel l’acteur ne laissait également pas de place au doute quant à son talent. Oublions donc quelques minutes la scientologie pour se rappeler qu’il est un comédien hors-pair.
(Fanny Hubert)

Magnolia : une catharsis

Regard bleu de gel, mâchoire d’acier, voix assurée et catogan gominé parfait… Qui d’autre que Tom Cruise aurait pu être aussi convaincant dans le rôle de Franck T.J. Mackey, coach de vie brutal et ouvertement misogyne ? “Séduis et détruis”, exhorte-t-il ses fans par le biais de l’écran de télévision, avec force métaphores génitales. Monstre méniniste avant l’heure, Mackey offre à Tom Cruise son rôle le plus violemment sexuel – alors qu’il ne pose pas même la main sur une femme pendant tout le film.

Tout à son rôle de star du développement personnel option giclures de testostérone, il faut aussi noter la relation très tendue entre Mackey et son père, qui se retrouvent des années après s’être perdus de vue. Un cas d’école dans l’histoire des rôles de “décomposition” : Tom Cruise lui-même a vécu une longue séparation avec son père et ne l’a retrouvé que peu avant sa mort, lorsqu’il n’avait que 22 ans. Il en a souffert et s’est beaucoup exprimé sur le sujet dans ses premières interviews. Il inaugurera son étoile sur le Walk of fame un an plus tard, en 1985.
Au-delà de la catharsis, dans ce rôle compliqué pour Magnolia, il rentre à la fois dans la case que les médias lui assignaient à l’époque, star de cinéma hyper-sexuée et objet de toutes les convoitises paparazzesques des tabloïds, tout en campant un personnage à la fragilité et à la profondeur insoupçonnées. Joli pied de nez, non ?
(Theo Chapuis)

Collateral : Tom peut aussi faire le sociopathe

En 1994, Tom Cruise campait son premier rôle de “méchant” (et encore) avec le très bon Entretien avec un Vampire. Mais il faudra attendre 2004 et le film de Michael Mann, Collateral, pour que notre Tom à nous ait enfin son rôle de “real bad guy”, d’un vrai sociopathe : Vincent.

Ce long, un des, si ce n’est le meilleur du réalisateur, décrit la longue nuit que Max (Jamie Foxx), chauffeur de taxi, doit vivre avec Vincent tandis que ce dernier enchaîne les contrats à exécuter. Ici, le tueur à gage est froid, discret, efficace. Le cheveux grisonnant presque autant que son costume un poil trop grand, le bonhomme semble sortir directement de la fin des années 90. Pas le genre de sociopathe que l’on attend dans un thriller de cette ampleur en soi.
Et c’est en cela que Tom Cruise brille. Lui qui était habitué à savoir se mettre tant en avant, apprend ici à faire peur, et dans le même temps à presque être attachant, avec un jeu franchement sobre. Et ça fait plaisir.
(Arthur Cios)

Le Dernier Samouraï : le coup de larme

Brillamment réalisé par Edward Zwick, Le Dernier Samouraï montre à quel point Tom Cruise sait s’adapter à l’univers dans lequel il est plongé et se fondre dans son décor. Tout en nous arrachant (presque) une petite larme, grâce à la profondeur des émotions dégagées par, plus qu’un acteur, un mec engagé et valeureux.
Vétéran traumatisé de la guerre de Sécession, il s’exile au Japon et se retrouve recruté par l’empereur Meiji pour devenir son conseiller militaire. Mais Tom, aka Nathan Algren, a un cœur. Après avoir été capturé par des opposants samouraïs lors d’une bataille perdue par l’armée nippone, il se retrouve séduit par l’état d’esprit et les valeurs de ses ravisseurs. Le British naturalisé Américain rejoint alors les rangs de la rébellion menée par Katsumoto (Ken Watanabe).

Tom a épousé la cause des samouraïs et ce, littéralement. Investi, il a exécuté la totalité de ses cascades, comme il nous en a donné l’habitude. Jusqu’à être à deux doigts de se faire décapiter par la lame d’un katana. Perfectionniste jusque dans la pointe de ses cheveux mi-longs, il s’est, en plus d’un entraînement intensif de quatre heures par jour pendant huit mois, imprégné du code de conduite des samouraïs : le bushido et ses sept grands principes.
Honneur, courage, vérité, politesse, compassion, courtoisie et sincérité. Voilà les valeurs qui ont fait de Tom Cruise un véritable samouraï, qui a fini par me toucher en plein cœur avec un intense coup de larme.
(Rachid Majdoub)