Vidéo : le making-of de The Revenant, manifeste écolo et ode à la nature

Vidéo : le making-of de The Revenant, manifeste écolo et ode à la nature

L’épopée survivaliste et minérale filmée par Alejandro Iñárritu avec Leonardo DiCaprio dans le rôle-titre s’offre un making-of  de 45 minutes pour clore une stratégie de communication magistrale.

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L’équipe de com’ derrière The Revenant ne profite toujours pas du repos du guerrier, malgré une croisade pour l’oscarisation de Leo DiCaprio que l’on imagine éreintante. Toutes ces semaines passées à ânonner les anecdotes les plus horrifiques d’un tournage dantesque au milieu de la toundra, à décrire les doigts gelés des cameramen, vanter les mérites d’un acteur total obligé de ramper à moitié à poil sur le permafrost subarctique de l’Alaska profonde ou en remettre une couche sur un Alejandro Iñárritu en pleine transe chamanique sous sa chapka, hurlant ses directives à ses équipes dans un blizzard de fin du monde, ça vous épuise un chargé de relations presse.

Mais on a fini par comprendre à quel point The Revenant est un film plus grand que nature. Mieux, le jury des Oscars a très bien pigé le message : une statuette pour le réal, une pour la star, mission accomplie. Ou presque, car il est maintenant l’heure de s’extasier devant le making-of du film, A World Unseen, réalisé par Eliot Rausch.

Écolo comme le roi Leo

Et cette fois-ci, le message a (un petit peu) changé, histoire d’être raccord avec le fameux discours post-Oscars de Leo : The Revenant n’est pas qu’un calvaire, c’est une ode militante au retour à la terre, celle de nos ancêtres, qui doit à tout prix être protégée. On appuiera donc le propos écologiste avec des interviews d’authentiques Indiens vivant dans des réserves entrecoupées de majestueux plans larges de nature sauvage, le tout sublimé par la palette bleutée, minérale, d’Iñárritu.

Le réalisateur oscarisé, visiblement pas encore remis émotionnellement de son Erasmus initiatique en Alaska, assure personnellement une voix-off au constat édifiant : l’homme moderne, consumériste et dégueulasse, est devenu désespérément incapable de survivre en forêt sans vêtements, sans plats préparés et sans réseau wifi public.

Poignant. Surtout quand les autochtones engagés sur le tournage, apparemment connectés à notre mère Gaïa en 4G, ont eux “cette dimension spirituelle de l’existence en permanence” – un truc qu’Iñárritu “adore” et qu’on ne trouve même pas dans le Guide du routard. Ça dure 44 minutes et c’est beau comme du Yann Arthus-Bertrand. #GiveThatMakingOfAnOscar.