Depuis sa création dans les années 1990, Supreme est devenue au fil des ans une marque de streetwear incontournable, se faisant notamment remarquer par ses collaborations audacieuses et ses produits en quantité limitée. Mais comme le rapporte The Guardian, le fondateur et directeur James Jebbia a accepté une offre de 2,1 milliards de dollars pour céder les droits de son entreprise Supreme à la firme de Denver VF Corporation.
Ce groupe est déjà un mastodonte du prêt-à-porter et des marques streetwear, possédant notamment Timberland, Eastpak, Vans ou encore The North Face, pour ne citer qu’eux. Selon VF Corporation, Supreme génère actuellement plus de 500 millions de dollars de revenus annuels, contre environ 200 millions de dollars en 2017. Plus de 60 % des revenus de Supreme proviendraient de la vente en ligne.
VF Corporation a déjà fixé ses objectifs, puisque le groupe a fait savoir qu’il table sur une croissance de 8 à 10 % des revenus de Supreme au cours des trois prochaines années. “Nous ne venons pas pour apporter des changements. Nous sommes là pour soutenir une entreprise déjà hautement performante”, a déclaré à ce propos Steve Rendle, directeur général de VF Corporation, tout en précisant que James Jebbia et son équipe de direction resteraient au sein de l’entreprise. “Supreme doit faire attention à stimuler sa croissance sans perdre la recette magique qui a fait la réputation de la marque.”
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Il faut dire que Supreme s’est distingué depuis sa création en associant étroitement son histoire à celles de nombreuses contre-cultures, comme le skate, le hip-hop et le rock. Mais aussi par ses collaborations avec d’autres marques, des artistes ou des personnalités, ainsi que des quantités limitées de ses produits exclusifs, prêt-à-porter ou accessoires.
Par le passé, James Jebbia a déjà rassuré les fans en expliquant que l’expansion exceptionnelle de Supreme ne signifiait pas obligatoirement que la marque se lançait dans une production de masse. Des valeurs que souhaitent conserver les nouveaux propriétaires.
“D’après ce que nous voyons aujourd’hui, dans cette période de précarisation liée au Covid où les consommateurs cherchent à s’engager avec des marques vraiment authentiques ayant une grande signification, Supreme se positionne comme étant une marque très, très forte”, a ajouté Steve Rendle.
Pourtant, les investisseurs ont des chiffres bien précis en tête. “Nous ne voyons aucune limite à la hausse de la marque. Nous imaginons un chiffre d’affaires pouvant atteindre un milliard de dollars, a annoncé Scott Roe, directeur financier de VF Corporation. Est-ce cela pourrait être plus avec le temps ? Bien sûr. Mais nous n’essayons pas non plus de trop nous projeter. Cette croissance prudente a très bien fonctionné pour la marque dans le passé, et nous n’allons pas essayer de trop la pousser.”
Notons tout de même que cet accord avec VF Corporation marque également la fin de la relation entre Supreme et le groupe Carlyle, qui était devenu majoritaire en 2017 après avoir investi 500 millions de dollars. Avec le groupe Carlyle, Supreme avait pu mettre en place des collaborations avec d’autres marques prestigieuses, comme Levis et Louis Vuitton.