Le jour où le studio Ghibli a envoyé un sabre à Weinstein

Le jour où le studio Ghibli a envoyé un sabre à Weinstein

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Portrait of, from left, American film producer Harvey Weinstein, Japanese film director Hayao Miyazaki, and English author Neil Gaiman as they pose together outside Lincoln Center’s Avery Fischer Hall during the New York Film Festival for a screening of Miyazaki’s ‘Princess Mononoke,’ New York, New York, September 26, 1999. (Photo by The LIFE Picture Collection/Getty Images)

Les victimes d’Harvey Weinstein ont été nombreuses. En plus de traumatiser les femmes, le producteur avait également pour habitude de ruiner les films.

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Avant d’être révélé comme le prédateur sexuel qu’il est aujourd’hui, Harvey Weinstein était un magnat de l’industrie cinématographique. À travers son immanquable société Miramax, il distribuait la majorité des créations hollywoodiennes, auxquelles il n’hésitait pas à apporter sa touche personnelle, le plus souvent inopportune.

Redouté des réalisateurs et surnommé “Harvey Scissorhands” (“Harvey aux Mains d’Argent”) en raison de sa fâcheuse tendance à réduire la durée longs-métrages ne répondant pas à ses attentes, Weinstein ignorait royalement les limites attenantes à son statut de producteur.

Peu respectueux du processus créatif du septième art, le producteur américain coupe, recoupe, voire remonte entièrement les œuvres ayant le malheur de tomber entre ses mains viles. Parmi ses (trop) nombreuses victimes ? Le célèbre Gangs of New York de Martin Scorsese, écourté d’une heure.

Qui cherche Hayao Miyazaki le trouve

Brain a fait ressortir une histoire incroyable de de 1997, date à laquelle Harvey Weinstein tombe sur plus coriace que lui. En charge de la distribution américaine de la dernière création d’Hayao Miyazaki, Princesse Mononoké, le producteur s’attire les foudres du maître de l’animation japonaise qui, déterminé, n’hésite pas à remettre à sa place ce collaborateur envahissant.

“Je suis allé rencontrer Harvey Weinstein à New York, où je me suis retrouvé bombardé de ses attaques et innombrables demandes de recoupes dans mon film”, raconte le réalisateur japonais à The Guardian.

Quelques jours après cette entrevue, Harvey Weinstein découvre un sabre de samouraï dans sa boîte aux lettres. Accroché à la lame de ce cadeau déconcertant, une indication incisive : “No cuts” (“pas de coupure”).

Interrogé sur cet épisode en 2005, le cinéaste avait avoué ne pas être en être l’auteur. Il s’agirait en réalité d’une idée de son producteur Toshio Suzuki, qui l’avait également mise à exécution. Une tentative d’intimidation originale qui s’était avérée fructueuse : le film Princesse Mononoké, rapidement érigé au rang de classique, n’a jamais été modifié.

Un succès dont Hayao Miyazaki s’était d’ailleurs réjoui à l’époque. “Je l’ai battu”, avait-il lancé tout sourire.

Et plus d’une décennie plus tard, il semblerait que le producteur soit définitivement à terre.