Quand Netflix s’est lancé dans le jeu des plateformes de streaming, l’industrie du cinéma était dubitative. La simple idée de payer pour regarder des films en streaming alors que l’on pouvait le faire illégalement gratuitement n’allait pas de soi. Quelques années plus tard, Netflix est devenu l’incarnation d’une norme et de nombreux studios ont lancé leur propre plateforme (Disney+, HBO Max, Peacock), en plus de nouveaux concurrents (Amazon Prime, AppleTV+).
Plusieurs studios résistaient jusque-là, dont Sony. Mais face à un modèle économique en mutation, et alors que les salles du monde entier sont en difficulté depuis plus d’un an, on se doutait que le mastodonte allait devoir agir. Et sa réponse est assez surprenante.
Deadline nous informe que Sony a signé un deal historique avec Netflix. À défaut de créer sa propre plateforme, la major a préféré s’associer avec Netflix pour accompagner les sorties de ces prochains films. Il s’agirait en l’occurrence d’une possibilité de voir en streaming, lors de leur mise en disposition en ligne après l’exploitation en salles, les films important du studio pour les quatre prochaines années, selon une source.
En gros, quand Morbius, Uncharted ou le prochain Spider-Man ne seront plus en salles et pourront être achetés en Blu-ray ou en SVOD, Netflix les aura en priorité et en exclusivité sur la plateforme, pendant un an et demi. Une très grosse exclu pour une bonne dizaine de films, qui doit faire un peu grincer des dents du côté de Disney, et qui pourrait coûter à Netflix 1 milliard de dollars.
Cela permettra également de récupérer quelques franchises précédemment sorties ou de films des studios Columbia Pictures, Sony Pictures Classics, Screen Gems et TriStar Pictures sur la plateforme. Voire d’avoir des films que le studio ne veut pas sortir en salles pour les placer directement en streaming.
Il faut dire qu’en perdant tous les contenus Disney et de la Warner (dont Friends), Netflix a vu son catalogue s’amincir. Il s’agit donc d’une bonne opération financière pour la plateforme de streaming ainsi que le studio, au regard du tournant qu’a connu l’industrie du cinéma et des salles depuis la pandémie.
Évidemment, cela ne concerne que les États-Unis, la chronologie des médias interdisant en France un film d’être disponible sur une plateforme de streaming avant un délai de trois ans après la sortie en salles.
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