Le réalisateur Paul Feig explique que le problème ne vient pas que des commentaires YouTube : il a malheureusement l’habitude d’entendre des propos sexistes, jusque dans la bouche des producteurs.
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Paul Feig, le réalisateur du nouveau Ghostbusters, proie de la controverse, n’en est pas à son premier film au casting principalement féminin : ses précédents films sont Mes meilleures amies et Les Flingueuses, des productions souvent qualifiées de “chick flicks” (films pour nanas). Agacé par l’accueil glacial réservé à son reboot de la licence de chasse aux fantômes (comment oublier que la bande-annonce du film est la plus détestée de l’histoire de YouTube ?), en partie dû à son quatuor d’actrices occupant les rôles principaux, Paul Feig explique toutefois qu’il a pris l’habitude des remarques sexistes sur ses anciens projets, comme le relaie le site The Wrap :
“J’ai entendu un producteur me dire : ‘Oh mon gars, tiens-toi prêt. Ça va être chaud, tu vas avoir du bon crêpage de chignons.’ Je lui ai répondu : ‘Tu es qui pour dire ça ?’ [Tourner ce précédent film avec des actrices], c’était la meilleure expérience que j’ai vécue dans ma carrière.”
Un combat de tous les instants
S’exprimant lors de la conférence Produced By organisée chez Sony Pictures le week-end du 4 juin, Paul Feig revient également sur les critiques spécifiquement adressées à Ghostbusters et se désole des réactions du public comme de la presse – qui contribuerait à présenter le film comme un “SOS Fantômes féminin”, une édition spécialement dédiée aux femmes, alors que le genre de ses personnages ne devrait pas être un sujet pour lui. Selon le réalisateur, il existe un biais contre lequel il faut constamment lutter parce que tout le monde est habitué à voir des hommes blancs tenir la vedette, et que la plupart des femmes au cinéma sont réduites à un rôle de mère ou de petite amie.
“J’ai été frappé par toutes les réactions misogynes […]. Cela m’attriste que beaucoup aient une dent contre le personnage interprété par Leslie Jones [l’actrice et humoriste afro-américaine joue un rôle brut de décoffrage qui peut être vu comme étant un peu stéréotypé, ndlr]. On l’avait écrit pour Melissa [McCarthy, aussi dans le film] à la base, mais pendant le développement on s’est rendu compte qu’elle avait déjà joué un personnage comme celui-ci. Et Leslie est tellement douée pour ce genre de personnage qu’on lui a donné le rôle.”
Concernant ce problème de représentativité, il ajoute ensuite qu’il est le premier à admettre que s’il fait jouer beaucoup de femmes, il n’a effectivement pas un “très bon bilan” jusqu’ici côté diversité ethnique dans ses films, mais qu’il se sent “responsable” de cet état de fait et essaie de s’améliorer. On pourra bientôt constater si ces belles promesses s’accompagnent d’un vrai résultat : attendu au tournant, Ghostbusters édition 2016 sortira le 15 juillet aux États-Unis et le 10 août en France.