Pourquoi ce simple défilé de mode s’est attiré les foudres de la Grèce ?

Pourquoi ce simple défilé de mode s’est attiré les foudres de la Grèce ?

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© William Edwards/Will Vassilopoulos/AFPTV/AFP

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Par Konbini avec AFP

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Un défilé de mode a eu lieu devant les frises du Parthénon à Londres et on vous explique pourquoi ça ne passe pas.

Un défilé de mode devant les frises du Parthénon d’Athènes au British Museum samedi dernier, dans le cadre de la Fashion Week de Londres, a suscité la colère des autorités grecques, qui demandent depuis des années la restitution des célèbres marbres. Le créateur Erdem Moralioglu a choisi le décor impressionnant de la salle d’exposition de ces prestigieuses œuvres antiques au British Museum pour présenter la collection automne-hiver 2024 de sa marque éponyme Erdem, inspirée de la cantatrice grecque Maria Callas et de son interprétation de l’opéra Médée en 1953.

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“En organisant un défilé de mode dans la salle d’exposition où les frises du Parthénon sont exposées, le British Museum, une nouvelle fois, démontre qu’il n’a aucun respect pour les chefs-d’œuvre du sculpteur Phidias”, a réagi la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni, dans un communiqué. “Les responsables du British Museum dévalorisent et insultent non seulement le monument, mais aussi les valeurs universelles dont il est porteur. Les conditions d’exposition des sculptures dans la galerie Duveen se détériorent de jour en jour. Il est temps que ce chef-d’œuvre volé et maltraité resplendisse à nouveau sous la lumière de l’Attique”, a-t-elle ajouté.

La Grèce demande depuis des décennies la restitution de cette frise de 75 mètres détachée du Parthénon, qui fait partie des pièces maîtresses du British Museum. Londres affirme que les sculptures ont été “acquises légalement” en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin, qui les a revendues au British Museum. La Grèce soutient qu’elles ont été l’objet d’un “pillage” alors que le pays était sous domination ottomane.

En novembre 2023, une rencontre bilatérale prévue à Londres entre le Premier ministre Rishi Sunak et son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis, avait été annulée par le dirigeant britannique, après une déclaration du chef de gouvernement grec à la BBC. Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d’un retour à Athènes des célèbres marbres, avait estimé que conserver une partie des frises du Parthénon hors de Grèce revenait à “couper Monna Lisa en deux”. Selon un récent sondage YouGov, 53 % des Britanniques sont favorables à leur restitution. Au sommet de l’Acropole, le Parthénon est un temple construit au Ve siècle avant notre ère dédié à la déesse Athéna. Le nouveau musée de l’Acropole, inauguré en 2009, a réservé un emplacement pour accueillir les frises du Parthénon.