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Payé pour rompiche : comment je me suis mis à faire la sieste au travail (et vous devriez faire de même)

Payé pour rompiche : comment je me suis mis à faire la sieste au travail (et vous devriez faire de même)

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Par François Faribeault

Publié le

Au-delà d’une simple tendance bien-être, taper 20 minutes de siestou sur un canapé dans un coin de l’open space est la prochaine routine à incorporer dans votre quotidien.

Récemment, j’ai découvert que certains de mes collègues disparaissaient constamment après le déjeuner. Les voyant réapparaître 20 minutes après, j’ai d’abord cru qu’ils m’évitaient, sûrement à cause de mon style vestimentaire assez bancal. Inquiet de cette récurrence, je me mis donc à enquêter sur ces absences. Très vite, j’ai découvert la vérité : des salariés de Konbini s’autorisent 10 à 20 minutes de sieste (aussi appelée microsieste) en début d’après-midi. M’invitant alors dans leurs bras, j’ai pu moi aussi tester cette routine qui, avec du recul, est en train d’apporter du soleil dans ma vie bien pluvieuse.

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Cette information est fausse mais je voulais que tu lises ce paragraphe.

Tout d’abord il est important de différencier sieste et microsieste. Une sieste, c’est long, genre deux heures, et une microsieste, c’est court, genre 20 minutes. Sur le lieu de travail, on privilégie la microsieste, sinon la boîte dépose le bilan et tu termines ton cycle de sommeil à Pôle emploi.

La microsieste revêt un nombre d’avantages considérables, mis en avant par une étude de la Nasa. Quand on sait que ces types ont envoyé des gens sur la Lune avec un ordinateur bien moins puissant qu’un Nokia 3310, on peut leur faire confiance.

  • Une microsieste de 20 minutes permet d’éviter de piquer du nez pendant les deux heures qui suivent le déjeuner (ne mens pas, on sait tous qu’après manger, tu comates sur ton siège en jouant à Solitaire). Ainsi, tu es beaucoup plus efficace, ta productivité augmente de 40 % et tu termines ta journée plus tôt.
  • Une microsieste de 20 minutes favorise la diminution significative des risques d’accident du travail, que ce soit se fouler la cheville dans l’escalier ou se faire écraser par un immeuble.
  • Une microsieste de 20 minutes fait baisser le stress. Le cerveau étant en veille, il se fatigue moins et cela entraîne moins de maladies professionnelles comme le burn out.
  • Une microsieste de 20 minutes est bénéfique pour la mémoire et les défenses immunitaires. Encore une fois, c’est une histoire de cerveau qui prend le temps de marquer une pause dans la journée.
  • Une microsieste de 20 minutes autorisée dans les locaux montre que ton entreprise tient à toi ainsi que son engagement dans le processus de qualité de vie au travail.

Avec tous ces avantages, il convient aussi d’ajouter que la sieste au travail ne détient aucun aspect négatif. Par contre si tu ronfles à côté de moi, là, je t’éclate sans déposer au préalable de main courante.

Canapé, coin secret ou cuvette des toilettes : où faire la sieste au boulot ?

Une fois que tu entames le cycle des siestes, tu te dois de trouver un endroit pour respecter ton corps et ton esprit. L’idéal serait un espace dédié à la sieste, comme une salle de sieste. Mais il est fort possible qu’elle n’existe pas car les entreprises françaises sont en retard sur le concept de sieste au travail. Alors je te conseille de trouver un canapé, souvent présent dans la salle de pause, ou alors de miser sur ton bureau personnel, la tête blottie dans tes bras.

Hélas, l’open space est comme une jungle et le risque rencontré en t’endormant sur une place publique est de te faire photographier par des collègues sans âme ou juste de te faire juger de fainéant qui joue à Fortnite toute la nuit. Laisse-moi alors te dire qu’on se fout du regard des autres, car rompiche au taf est un comportement qui respecte les autres et toi.

Quelques endroits où il est déconseillé de faire sa microsieste : dans un couloir, debout contre un mur, sur une table, dans le bureau de ton boss, sur la machine à café, dans le lavabo des toilettes.

Masque de nuit ou carrément une grosse couette : comment devenir un PGM de la sieste ?

Pratiquer la microsieste en amateur, c’est cool et ça permet déjà bien des avantages. Mais pour passer en première division de la sieste et jouer avec l’élite des rompiches, il te faut quelques équipements et un échauffement digne des plus grands.

Tout d’abord, un masque de nuit, des boules Quiès, des écouteurs ou encore un tapis de yoga sont les bienvenus. Attention, il est important d’éviter tout matériel lié à un vrai cycle de sommeil, comme ta couette ou ton matelas queen size. Personnellement, j’utilise un bandeau des Tortues Ninja (celui de Leonardo) pour me couvrir les yeux, ainsi que ma playlist “Life is nothing but emptiness” afin de me rappeler que la vie est une chasse d’eau que je tire et retire sans arrêt jusqu’à ce que les traces de mon passage disparaissent enfin.

Ensuite, voici quelques conseils pour trouver facilement le microsommeil : ferme les yeux, concentre-toi sur une respiration calme et profonde, relâche tous tes muscles, notamment ceux de la mâchoire, de la langue et des bras, et tente de ne penser à rien. Personnellement, comme je mange comme un bourrin à midi, je m’endors cinq minutes après, le visage recouvert de purée Mousline.

Pour terminer sur la nécessité de dormir au taf, il faut savoir que cette pratique est courante dans certains pays étrangers. Au Japon, elle est obligatoire sur le lieu de travail alors qu’en Chine, elle est un droit reconnu par la constitution. Contrairement à la France, où la sieste est vue comme un comportement de fainéant, elle signifie tout l’inverse aux États-Unis où elle est appelée “power nap”. En ce qui concerne le reste de l’Europe, l’Allemagne et les pays scandinaves glissent de plus en plus vers la pratique de la sieste.

Alors ramène ton oreiller personnel, fais valoir tes droits et tes envies, et devient un maître rompiche au sein de ton entreprise.