On vous dit tout sur le corset, l’instrument de torture le plus instagrammable du monde

On vous dit tout sur le corset, l’instrument de torture le plus instagrammable du monde

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© Instagram Kylie Jenner

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Par Coumbis Hope Lowie

Publié le

On dit souvent qu’il faut souffrir pour être belle. Et si la notion de beauté varie en fonction des époques, des femmes se donnent toujours beaucoup de mal pour y parvenir.

Ces dernières années, le corps à la mode sur les réseaux, c’est la silhouette sablier. Le corps en 8, fesses rebondies, poitrine généreuse et ventre plus que plat.

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Alors, depuis les années 2010, la plupart des baddies d’Instagram ne jurent que par le corset. En le portant huit heures par jour, elles promettent à leurs followers une taille fine et des hanches plus arrondies. Et tout ça sans passer par la case chirurgie.

Elles ne sont pas les seules : l’actrice Jessica Alba a avoué que, pour retrouver sa taille, elle a porté un corset jour et nuit, pendant les trois mois qui ont suivi sa grossesse.

Les Kardashian, quant à elles, font la promotion des “waist trainers” depuis des années et nient toujours être passées sous le bistouri. Une bonne alimentation et un corset : askip, c’est ça, leur secret.

En 2015, Kylie Jenner a presque juré que les ceintures amincissantes étaient la seule cause de son étonnant changement physique. C’était un peu trop gros pour être crédible, mais c’est passé.

Beaucoup de personnes ont pris leurs témoignages au pied de la lettre et la vente des corsets a explosé. Il y en avait pour tous les goûts et tous les portefeuilles. Plus rigides, plus élastiques, pour le sport, invisibles en dessous les vêtements, à 50 euros ou à 200 euros, en provenance de Colombie ou d’Europe de l’Est…

Tout ça, même si les médecins et les coachs sportifs ont répété et continuent de répéter que le port d’un corset — hors avis médical — est dangereux et que les résultats sont éphémères puisqu’il est presque impossible de changer la nature de son corps.

Mais malgré tout ça, on croit aux vertus du corset depuis très longtemps. Dès les années 1500, il est utilisé comme symbole de réussite sociale. À l’époque victorienne, c’est un sous-vêtement incontournable. Celles qui n’en portent pas sont considérées comme scandaleuses ou légères. Les femmes respectables doivent avoir la taille très marquée et la plus fine possible, en dépit des possibles conséquences désastreuses sur la santé, parce qu’à l’époque déjà, le corset cause plein de dégâts : fausses couches, saignements internes, affaissement des organes et, parfois, la mort !

Avec le temps et les révolutions féminines, le corset est passé de mode. Il est trop contraignant et trop réducteur. Il sera alors réservé aux personnes du spectacle et notamment aux reines du burlesque, comme Dita von Teese. On l’accuse d’ailleurs, régulièrement, de s’être fait enlever des côtes pour avoir un tour de taille quasi inexistant.

Le corset est revenu sur le devant de la scène et s’est démocratisé parce qu’il semblait nécessaire pour atteindre les nouvelles normes de beauté. Dans les années 2010, on ne veut plus un corps de brindille à la Kate Moss mais plus les formes de Nicki Minaj et Kim Kardashian. Des formes, oui, mais pas n’importe où.

La pression que ressentent les femmes est telle qu’elles risquent l’inimaginable pour correspondre aux critères de beauté, très subjectifs et souvent inatteignables. Alors on enchaîne les régimes drastiques, parfois, on se fait retirer des côtes et, plus récemment, on a recours aux liposuccions et au BBL. Et bien sûr, on porte un corset.

Mais on a un truc à dire, quand même : f*ck les normes. Elles sont changeantes et réductrices. Et surtout, célébrons tous les corps (et les bourrelets).