On vous dit tout sur Ascendant Vierge, le duo pop à mille à l’heure qui cogne les tripes et le cœur

L'amour sous gros BPM

On vous dit tout sur Ascendant Vierge, le duo pop à mille à l’heure qui cogne les tripes et le cœur

Image :

© Sergio De Rezende

photo de profil

Par Flavio Sillitti

Publié le

À la fois pop et club, votre futur nouveau groupe préféré conjugue les mélodies enivrantes et les sonorités fracassantes, et rien ne semble pouvoir les arrêter.

Voilà un groupe qui parlera autant aux fanatiques d’astrologie qu’aux amoureux·ses de bons gros BPM. Ascendant Vierge, duo français (et un peu belge) composé de Paul (Seul) Orzoni et Mathilde Fernandez, continue sa croisée sonore au pays de la pop, ne s’interdisant rien pour mieux toucher les corps qui vibrent — sans oublier ceux qui ne vibrent pas assez.

À voir aussi sur Konbini

Dans l’impulsion d’un joli tremplin suite au succès de leurs premières sorties, et notamment de leur tube “Influenceur”, le tandem a sorti son premier album Une nouvelle chance le 28 avril dernier, épopée folle et urgente, éloge à la vitesse. Après des tournées internationales bien remarquées, les deux mélomanes emmènent leur nouveau-né rencontrer leur public toujours plus chaud et dévoué, précoces adhérent·e·s de la fièvre Ascendant Vierge que l’on souhaite voir s’abattre partout.

À l’occasion d’une (trop) chaude journée de printemps, quelques jours avant leur double embrasement au Trianon, on s’est assis sous le cagnard de Paris pour discuter avec Paul et Mathilde de la sortie de leur premier long format, de leurs méthodes de création, mais aussi et surtout pour partager des frites bien grasses et des bières exquises — belgitude oblige.

À l’instinct

Paul Orzoni et Mathilde Fernandez n’en sont pas à leur première vie. Si l’une a migré à Bruxelles pour évoluer sous son propre nom dans un registre organique et chanté, l’autre, sous le surnom de Paul Seul, est devenu la figure tutélaire du mouvement techno hardcore Casual Gabberz. Alors inconnu·e·s, les deux musicos vont se trouver autour d’un remix, celui du morceau “Oubliette” de Mathilde par Paul. Coup de foudre immédiat.

Là où Mathilde avait besoin de prendre de la vitesse sur des beats tapageurs, Paul avait parfois besoin de se structurer autour d’une voix, d’où l’alchimie entre les deux. Le projet Ascendant Vierge prend vie en 2019, fruit de l’instinct, que ce soit pour le nom du groupe (qui découle d’une conversation anecdotique sur leurs signes astro) ou la rapidité des premiers enregistrements, “Faire et Refaire” étant leur tout premier titre, bouclé quelque temps après les débuts de leur collaboration.

Leurs alter ego musicaux ne sont pourtant pas morts à l’arrivée de la tornade Ascendant Vierge, et continuent même d’exister à travers des sorties éparses, toujours réjouissantes, dont l’EP Sensible de Mathilde Fernandez ou le “Dachlatte” de Paul Seul, qui remixe ici un artiste pop du nom de Nand, “genre une version blanche et allemande de The Weeknd.”

La fièvre AV

Par souci de simplification, les médias les mitraillent trop tôt d’étiquettes, dont celle, prégnante, de “gabber lyrique”. Sauf que, comme le tandem nous le rappelle, “Ascendant Vierge est gabber lyrique de loin, mais loin d’être gabber lyrique.”

L’intellectualisation du genre de leur musique leur a peut-être échappé, non pas par paresse, mais plutôt parce qu’il était clair pour les deux mélomanes que ce qui se cuisinait ici, depuis toujours, c’était de la pop dans sa définition la plus générique : “Ce qui est écouté, digéré, à l’instant présent.”

“Un fan de gabber qui écoute ‘Influenceur’, il te coupe la tête.”

Suite à la sortie de frappes comme “Influenceur” ou “Discoteca“, Ascendant Vierge commence à s’imposer dans les playlists de toutes les soirées, trouvant sa place autant dans les warehouses que les appartements huppés de teufeurs à champagne. C’est un peu ça la magie du groupe : des touches de gabber, la force d’une voix ensorcelante, l’efficacité de structures pop addictives, et le tour est joué, vous tapez furieusement du crâne sans trop savoir le contrôler, qui que vous soyez.

Un succès que le groupe vit davantage comme une satisfaction que comme une surprise, comme le résume Paul Seul :

“Le fait que cette musique accède au mainstream, ce n’est pas une surprise. J’ai toujours cru au pouvoir fédérateur de la techno. Par contre, le fait que nous, Ascendant Vierge, on puisse l’aider à accéder aux sphères mainstream, ça, c’est une surprise.”

Une nouvelle chance

De façon scolaire, Mathilde et Paul s’attellent en 2020 à la création de leur premier long format avec diligence et protocole. Après avoir trouvé une colonne vertébrale plutôt claire, à la fois narrative et rythmique, le groupe s’aventure pour élargir leur spectre, explorant le downtempo après avoir tant exploité leur magie uptempo, et ce pour mieux raconter les peurs et les amours vertigineuses qui se racontent sur Une nouvelle chance.

Une réinvention pour le groupe, qui paie et qui donne lieu à un premier disque éclectique, qui prend aux tripes avec urgence sur “À l’infini” ou “Au top”, affole les hanches sur “Slowlita” et “Dedans”, tire les larmes sur “Ce monde où tu n’existes pas” et active même les saveurs enfumées du reggaeton avec “Aimer sur le long terme”.

Entre les deux itérations du boum boum s’immisce alors une myriade de sentiments effervescents sous l’égide de la magie Ascendant Vierge, qui tricotent leurs rythmes et leurs sonorités au profit de l’amusement et du partage. Une recette qui se révèle à elle-même en live, véritable terrain de jeu des deux comparses, qui entrent en symbiose totale avec leur public de fidèles, alors que leurs tubes déchaînent autant les BPM que les passions. Il faut le voir pour le croire.

À retrouver en tournée des festivals français tout l’été, dont le Marsatac à Marseille le samedi 17 juin prochain. Pour une bonne purge du corps et des cœurs.