Suite de luxe, moines et coach : 4 choses que vous ne saviez pas sur l’artiste Antony Gormley

Suite de luxe, moines et coach : 4 choses que vous ne saviez pas sur l’artiste Antony Gormley

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© Antony Gormley/Reiner Lautwein/Bochum ; © Antony Gormley/Oak Taylor-Smith

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Par Pauline Allione

Publié le , modifié le

Autrement dit : tout ce qu’il faut savoir sur le sculpteur anglais pour briller lors de votre prochain vernissage.

Réputé dans le monde entier pour ses silhouettes sculptées qui explorent la relation entre le corps et l’espace, Antony Gormley investit l’intérieur et l’extérieur du musée Rodin dès cet automne. Jusqu’au 3 mars 2024, l’exposition dévoile entre autres l’œuvre phare de l’artiste britannique Critical Mass (2015), composée de 60 corps sculptés à taille humaine. L’occasion de faire le plein d’informations sur le célèbre sculpteur, dessinateur et auteur – et lauréat du Turner Prize de 1994 –, aujourd’hui âgé de 73 ans.

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Il est possible de dormir dans l’une de ses œuvres

Pour vous assoupir dans une œuvre d’Antony Gormley, réservez la suite 215 au Beaumont, à Londres. Au cœur du quartier des galeries d’art, cette suite de 69 mètres carrés sculptée par l’artiste s’impose dès l’extérieur avec ses allures cubistes. Nommée “ROOM”, la chambre a été conçue comme un havre de recueillement : revêtue de bois, style Art Déco, salle de bains en marbre, lumière naturelle et éclairage tamisé…

“Espace sombre et mystérieux semblable à une grotte, ‘ROOM’ encourage ses occupants à entrer dans un état de conscience différent, à profiter au minimum d’une pause calme et méditative, d’un prélude à une bonne nuit de sommeil et à la possibilité de se retirer, juste un moment, du monde extérieur agité”, détaille l’hôtel de luxe. Un havre de paix qui se monnaie : comptez 1 402 livres sterling pour la nuit.

Antony Gormley, CLEAVE (NET), 2021. (© Stephen White & Co)

Il a été sensibilisé à l’art par des moines

Dernier d’une famille de sept enfants, Antony Gormley naît à Londres en 1950. Son père est à la tête d’une industrie pharmaceutique et à la maison, il règne une certaine rigueur dictée par la discipline, l’hygiène et une pratique assidue du catholicisme – il n’est pour autant pas croyant aujourd’hui, et reste réticent à s’engager dans n’importe quelle religion.

“L’ambiance quotidienne, toutefois, semblait assez austère et il parle de son éducation comme d’une affection économisée à son égard – enfants trop nombreux pour être choyés – et de son enfance comme d’un temps étrange d’isolement au milieu de cette grande famille”, raconte Élisabeth Magne dans son texte Où vont les anges d’Antony Gormley ?. Il poursuit ses études dans le Yorkshire, dans un internat géré par des moines bénédictins. Ce sont eux qui l’initient à l’art, notamment à la peinture et à la sculpture.

Antony Gormley, Still Moving, Long Museum, Shanghai, China, 2017, vue de l’installation. (© Oak Taylor-Smith)

Il a engagé un coach pour que ses œuvres gardent la ligne

Gormley, qui travaille énormément sur la question de la figure humaine et de l’espace, utilise beaucoup son propre corps comme modèle et outil pour réaliser ses sculptures : il fait mouler son corps par ses assistant·e·s, puis le fait scanner lorsque les progrès technologiques le permettent…

À ses 60 ans, l’artiste se demande si ses sculptures ne sont pas de plus en plus “potelées”. Il décide d’engager un coach personnel pour se maintenir en forme et pour que ses sculptures gardent la ligne. Désormais autonome face à l’exercice, l’artiste conserve depuis une morning routine à base d’étirements, confie-t-il à The Independent.

Antony Gormley, INSIDER V, 1998. (© Reiner Lautwein/Bochum)

Il s’est formé à la pleine conscience bouddhiste

Après ses années au Trinity College de Cambridge où il étudie notamment l’histoire de l’art, l’archéologie et l’anthropologie, Antony Gormley part seul sur les routes durant trois ans, direction l’Asie. Jalonné de découvertes, ce voyage l’initie à la spiritualité et il étudie la méditation bouddhiste en Inde et au Sri Lanka.

“Après une éducation occidentale classique, c’était incroyable de m’immerger dans une autre forme d’apprentissage, consistant à se consacrer à ‘être’ avec le plus grand degré de concentration possible. Puis, en 1974, un choix s’est présenté à moi : allais-je y consacrer ma vie ou suivre mon autre vocation, celle d’artiste ? J’ai opté pour la deuxième solution”, raconte-t-il aux Échos.

L’exposition “Critical Mass” d’Antony Gormley est à voir au musée Rodin jusqu’au 3 mars 2024.

Konbini, partenaire du musée Rodin.