On a classé (objectivement) les 10 meilleurs romans jeunesse de Roald Dahl

On a classé (objectivement) les 10 meilleurs romans jeunesse de Roald Dahl

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Par Pauline Allione

Publié le

Attention, madeleine de Proust.

Près de 20 ans après Johnny Depp et sa coupe au carré aussi soyeuse que flippante, Timothée Chalamet prend le relais pour incarner Willy Wonka au grand écran. Alors, on en a profité pour (re)découvrir les romans jeunesse de l’écrivain et scénariste britannique Roald Dahl. Au menu : des fontaines de chocolat, une potion douteuse, une gigantesque pêche juteuse, du répugnant “schnockombre”

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#10. Charlie et le grand ascenseur de verre

Dans le second volet de Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl part franchement en latte. L’ascenseur de verre avec lequel Willy Wonka, Charlie et son grand-père quittent l’usine de chocolats part en orbite dans l’espace avec les aïeux grabataires du garçon. Il est question d’un hôtel spatial de luxe, d’un président de sept ans d’âge mental couvé par sa nounou barbue et autoritaire, d’un ex-chef de l’armée qui veut tout faire péter, de monstres aux allures d’œufs au plat et de pilules rajeunissantes (le Forti-Wonka) et vieillissantes (le Wonki-Forta). Ça fait beaucoup d’informations.

#9. L’Enfant qui parlait aux animaux

Entre l’histoire d’un garçon qui sauve une tortue et plaque tout pour se barrer sur son dos, celle d’un auto-stoppeur aux talents de pickpocket avancés ou encore celle d’un laboureur anglais qui découvre des pièces en argent de l’époque romaine – depuis acquises par le British Museum de Londres – c’est la dernière qui mérite le plus d’attention. Passionné par les histoires de trésors, Roald Dahl a raconté ce fait divers dans une nouvelle publiée dans The Saturday Evening Post en 1947, après avoir rencontré le principal intéressé.

#8. Le BGG

Au pays des géants, le Bon Gros Géant est une exception. Il ne mange pas “d’hommes de terre” (des humains) mais du “schnockombre” (un légume immonde), il apprend à lire et il est moitié plus petit que ses congénères. Il est même plutôt sympa puisque son job, c’est de souffler des rêves aux enfants pendant qu’ils dorment. Associé à une petite fille modèle, le BGG entame une guerre contre son peuple qui se nourrit de petits humains du monde entier dès que la nuit tombe. L’histoire est sympa, à condition de s’habituer au vocabulaire du géant qui n’est jamais allé à l’école et dont le langage est à la croisée de la dyslexie et de la fusion de mots.

#7. La Potion magique de Georges Bouillon

Comme dans beaucoup de livres de l’auteur anglais, Georges Bouillon compte dans son entourage une personne adulte violente, moche et méchante (et pour changer, c’est une femme) : sa grand-mère. Pour se débarrasser d’elle, Georges passe dans toutes les pièces de sa maison pour fabriquer une potion bien dégueu. Pas trop regardant sur les ingrédients, il mélange de la laque pour cheveux, du dentifrice, de l’huile de moteur, de la peinture marron, du remède de cheval contre les langues blanches… La potion fonctionne à merveille, mais c’était sans compter sur le père Bouillon, qui compte bien capitaliser sur la mixture du petit Georges.

#6. Matilda

Matilda est certes énervante – à cinq ans elle a déjà lu tous les livres de la bibliothèque locale dont Moby Dick et Charles Dickens – mais elle ne mérite pas le désamour de ses parents. Ce ne sont pas les seuls : ici, tous les adultes sont idiots, aigres, violents, voire les trois à la fois. La maltraitance infantile prend même une autre dimension avec la directrice de l’école, ennemie jurée des enfants, qui attrape les gosses par les cheveux pour s’entraîner au lancer de poids. Elle en fait passer certain·e·s à travers la fenêtre de la classe quand ils ne connaissent pas leur leçon, en force un autre à ingurgiter un énorme gâteau jusqu’à la dernière miette… La maîtresse est bien gentille mais elle aussi se fait bully par sa boss, et c’est Matilda qu’il faut remercier pour le happy end.

#5. Sacrées sorcières

Oubliez tout ce que vous savez des sorcières parce qu’avec celles-ci, on est loin du package nez crochu, verrue, balais. Dans ce livre, les sorcières ont les pieds carrés (dissimulés dans des chaussures pointues), le crâne complètement chauve (caché sous des perruques qui grattent) et portent toujours des gants. Par-dessus tout, elles détestent les enfants qui ont une odeur de “caca de chien” et comptent bien s’en débarrasser pour régner sur le monde et envoyer leur plus beau rire machiavélique à gorge déployée. Heureusement qu’un petit garçon, aidé par sa grand-mère, est là pour sauver l’avenir de l’humanité. Et peu lui importe d’être changé en souriceau dès la moitié du livre : ce gosse est un modèle de résilience.

#4. Tel est pris qui croyait prendre

Si Roald Dahl est surtout connu pour Charlie et la chocolaterie, Mathilda ou encore Le BGG, il a aussi écrit pas mal de nouvelles (dont des nouvelles érotiques pour Playboy, mais là n’est pas le sujet). Dans ce recueil de trois histoires, il est question de personnes sournoises et souvent mal intentionnées qui font des coups en douce pour tirer un avantage de situations diverses. En grand justicier, l’auteur anglais punit tous les méchants (pas trop non plus) : un connaisseur de vins qui triche dans un pari, une femme adultère et un faux curé qui rôde en campagne en quête de trésors méconnus.

#3. Moi, Boy

Dans ce premier roman autobiographique, Roald Dahl revient sur les épisodes qui ont marqué son enfance de ses six ans à ses 20 ans, âge auquel il est recruté par la compagnie pétrolière Shell et s’envole pour la Tanzanie. L’auteur raconte son amour des confiseries, le jour où il a caché une souris morte dans un bocal de bonbecs, les coups de cannes des directeurs d’école, les bizutages à l’internat, l’appendicite qu’il a simulée pour rentrer chez sa mère… Et comment au collège, la marque de chocolats Cadbury demandait aux élèves de noter leurs dernières inventions sucrées. Un récit qui explique, entre autres, le point de départ de Charlie et la chocolaterie, mais aussi les adultes maltraitant·e·s qui peuplent systématiquement les histoires de l’auteur.

#2. Charlie et la chocolaterie

Dans l’usine de Willy Wonka, la graine de cacao se décline à l’infini et devient moelleuse, chaude, coulante, craquante, et toujours délicieuse. Entre un chocolatier fou et une poignée d’enfants mal élevés, le maigre Charlie et son grand-père naviguent entre les “sucettes lumineuses à manger au lit la nuit”, les “bonbons collants pour parents bavards”, les grains de café et les grains de beauté, les chewing-gums qui remplacent un repas entier… La chocolaterie Wonka fait rêver et saliver, mais tout le monde n’y a pas accès : la gourmandise, la paresse ou encore l’orgueil peuvent vite transformer les visiteurs en confiseries non comestibles. Au milieu de ce temple de la gourmandise, il est bon de rappeler que Roald Dahl n’était pas vraiment un ami des personnes grosses, dont il dépeint régulièrement les corps de manière dépréciative pour accompagner le mauvais caractère de ses personnages.

#1. James et la grosse pêche

À nouveau, cette histoire débute dans un contexte triste et violent. Maltraité par ses tantes, le petit James trouve refuge dans une énorme pêche juteuse qui le vengera en leur roulant dessus de tout son poids. Grâce aux haricots magiques qui donnent le point de départ de cette aventure nichée au creux d’un fruit, James trouve une famille de substitution auprès d’insectes géants et étrangement bienveillants. Loin de son sombre passé, James finit par couler des jours heureux dans un noyau de pêche taille XXL en plein New York.