Œuvre incendiée : mais que s’est-il passé au musée des Beaux-Arts de Vannes ?

Œuvre incendiée : mais que s’est-il passé au musée des Beaux-Arts de Vannes ?

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© Stephanie Klepacki ; © Tobias Rademacher/Unsplash

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

Une enquête a été ouverte.

Un élément d’une œuvre en papier a été incendié samedi dernier au musée des Beaux-Arts de Vannes (dans le Morbihan), une heure seulement après l’ouverture au public d’une exposition, a-t-on appris dimanche auprès de la mairie qui dénonce “un acte de vandalisme gratuit”. C’est un lé de papier de huit mètres de long, faisant partie d’une œuvre monumentale commandée par la ville à l’artiste Salomé Fauc pour une exposition au musée de la Cohue, qui a été entièrement détruit par les flammes.

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Une enquête de police a été ouverte, a dit à l’AFP Fabien Le Guernevé, premier adjoint à la mairie de Vannes et chargé de la Culture. Mais pour lui, “il ne fait pas de doute que c’est un acte volontaire, on le voit très clairement sur la vidéosurveillance” dont la police a récupéré les images. La mairie de Vannes, ainsi que l’artiste dont l’œuvre a été endommagée, vont porter plainte, a précisé M. Le Guernevé.

L’œuvre en question, intitulée Et comme une faïence bleue, n’a selon lui aucun caractère politique ou polémique. “C’est un acte de vandalisme gratuit, il n’y a pas eu de revendication politique ou engagée, ça n’a rien à voir avec ceux qui jettent de la soupe sur les tableaux”, a ajouté le premier adjoint. Le lé de papier s’est consumé très rapidement et le feu ne s’est heureusement pas propagé aux lés voisins ou à la charpente en bois du musée, qui a toutefois dû être évacué par les pompiers en raison des fumées.

Le musée a pu rouvrir dès samedi après-midi mais l’exposition temporaire consacrée aux œuvres de Salomé Fauc restait fermée ce dimanche et n’a rouvert que mardi. La mairie de Vannes a passé commande à l’artiste pour qu’elle remplace le lé détruit et que son œuvre puisse de nouveau être exposée complète, a souligné M. Le Guernevé.

Interpellation d’un mineur

Un mineur a été interpellé et sera jugé en mars, a annoncé le procureur de la Ville à l’AFP. “Grâce à l’efficacité et une enquête très active de la police, un mineur a été interpellé mardi matin, placé en garde à vue, puis déféré mercredi matin au parquet”, a indiqué le procureur de la République, Maxime Antier. Le suspect, qui a “reconnu un geste volontaire, sans connotation politique”, a été “placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés”, a-t-il dit.

Il “sera présenté le 22 mars au tribunal pour enfants” et encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour “destruction par incendie” d’une œuvre d’art, a précisé le procureur. Cette lourde peine est justifiée dans le code pénal par l’utilisation d’un “moyen pouvant créer un danger pour les personnes”. Une destruction sans moyen incendiaire est, elle, punie par une peine de deux ans d’emprisonnement au maximum, selon le code pénal.

Mise à jour du 24/03/2024 : un mineur interpellé a été condamné à une peine d’un an de prison ferme pour cet acte de vandalisme et un autre dossier de violences antérieures, a annoncé le parquet. Ce mineur, dont l’âge n’a pas été précisé, était jugé devant le tribunal pour enfants de Vannes pour ces dégradations mais aussi pour différents faits, notamment de violences et de menaces de mort, commis entre le printemps 2023 et janvier 2024, a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Vannes, Maxime Antier.

“Il a été déclaré coupable de l’ensemble des infractions qui lui étaient reprochées” dans ces deux dossiers et condamné à une peine de trois ans d’emprisonnement, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire pendant 24 mois, ajoute M. Antier. “La partie ferme de cette peine est aménagée sous la forme d’un placement extérieur”, précise le procureur. Le mineur a l’obligation de respecter un placement dans un centre éducatif renforcé, l’obligation de suivre des soins, l’obligation de travail/formation et l’obligation de réparer les dommages causés. Il lui est également interdit de paraître à Vannes et de détenir ou porter une arme soumise à autorisation pendant une durée de trois ans.